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Critique de olivierverstraeteRCV99FM


Aujourd'hui on peut imaginer qu'en voyant un film au cinéma ou à la télé, celui-ci soit complétement dénué de dialogues, d'échanges verbaux entre les personnages. Et pourtant, le cinéma parlé n'a pas été conçu en même temps que la création des Frères Lumière. le cinéma parlant est apparu dans les années 30 et les deux cinémas se sont quelque peu côtoyés. le cinéma muet et ses protagonistes considéraient que le son allait dénaturer, dévoyer "l'acting", le jeu d'acteur, l'interprétation des émotions. L'histoire les a contredits avec l'avènement du cinéma parlant et la quasi disparition du cinéma muet, si l'on fait abstraction de la sortie de "The artist". Volker Kutscher nous plonge dans ce moment de transition avec "la mort muette", paru aux éditions du Nouveau Monde.

Berlin, 1930. Hitler n'est pas à la tête de l'Allemagne et la capitale n'est pas encore divisée. Temple du cinéma allemand, l'industrie de la pellicule voit arriver le cinéma parlant. Et Betty Winter, actrice phare du moment, y boucle une scène quand un projecteur brûlant lui tombe dessus et l'électrocute en même temps qu'il ne la brûle. Face à cette mort tragique, la police berlinoise mandate le fin limier Commissaire Gereon Rath pour éclaircir les circonstances de cette mort. Et son enquête va le pousser à explorer la mutation du cinéma avec les anti contre les pro cinéma parlant. Et si cet accident n'était qu'un moyen pour entraver l'avènement du cinéma parlant ?

Il est bien difficile de synthétiser en quelques phrases un roman de près de 740 pages. Mais ne craignez pas ce nombre, la prouesse de Volker Kutscher est de nous captiver à cette enquête tout au long du récit. Il déroule méthodiquement l'enquête du commissaire Rath sur une dizaine de jours d'une manière très exhaustive. L'auteur nous plonge avec brio et finesse dans ce Berlin assez méconnu de l'intérieur, cette Allemagne pas encore complètement sous le joug du National Socialist au niveau politique mais qui laisse entrevoir par quelques allusions que cela ne va bientôt pas sentir très bon. Même si le personnage de Rath n'est pas d'une épaisseur exceptionnel, il est suffisamment étayé et ses difficultés avec la hiérarchie le rendent hyper attachant. "La mort muette" réussit de main de maître à alpaguer le lecteur dans cette quête de vérité, dans cette Allemagne qui mute silencieusement comme le cinéma et sa révolution parlante. Une belle découverte que cet écrivain allemand, auteur aussi du "poisson mouillé", son précédent roman où le commissaire Rath officiait déjà et qui a inspiré la série "Babylon Berlin"
Lien : http://www.rcv99fm.org
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