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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je ferme ma lecture et je ne sais pas si j'ai aimé ce livre ou pas. Ce qui est certain, c'est que je ne suis pas sûre d'avoir lu beaucoup de livres comme celui-ci. Des livres qui jouent autant avec les mots, leurs orthographes, qui cassent la syntaxe des phrases, la conjugaison est chamboulée. Il faut accepter d'ouvrir son esprit, d'accrocher un peu plus dans la lecture à cause d'une écriture inclusive à laquelle on n'est pas forcément habitué.
Après, au-delà de ce premier aspect de cet objet littéraire, sur le message du texte, ce petit-enfant qui veut échanger avec sa grand-mère avant son déclin total, se livrer à elle, des fois de façon assez cru, et comprendre qui elle est, ça n'est pas très original. C'est intéressant, parfois fluide, parfois décousu, mais comme les relations familiales en somme.
Merci à Netgalley et Julliard pour cette lecture.
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Dans ce récit autofictionnel, Kim de l'Horizon s'adresse à sa grand-mère, en fin de vie et qui perd peu à peu la mémoire. Sur le fond, j'ai d'abord été passionné par le début du récit, puis j'ai trouvé qu'on s'enlisait peu à peu dans des détails, des redites, des histoires parallèles, et que le récit souffrait de quelques longueurs. Sur la forme, par contre, j'ai été assez bluffé par le travail sur la langue, à plusieurs titres. Certes, j'ai lu ce texte en traduction, mais dans son introduction, la traductrice explique bien les difficultés auxquelles elle a été confrontée, et les choix qu'elle a effectués. Car l'allemand permet des choses que le français, obligatoirement genré, peu ouvert aux formes dialectales et qui n'offre pas la même souplesse sémantique, ne permet pas. L'auteur, Kim de l'Horizon, ne se définit selon aucun des deux genres, et sa langue s'en fait le reflet. Au-delà de la question du genre, la langue de Kim de l'Horizon offre une richesse, une audace et une inventivité qui méritent largement d'être saluées. J'aime l'idée que la langue n'est pas une chose sacrée, mais un outil à disposition de ses locuteurs, outil qu'il faut oser tordre pour qu'il s'adapte à nos besoins. Et là, assurément, l'auteur joue assez intelligemment avec la langue allemande. Une curiosité donc, mais pas un coup de coeur.
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Kim de l Horizon ( un pseudo) ecrivain non binaire suisse, tord la langue allemande pour en reveler les biais genrés, et joue sur les mots. IL ( elle) decortique la lignée de femmes dont il ( elle) est issue, cette grand mere éprise de plantes et un peu sorciere , cette mere genealogiste à ses heures, cette grande tante disparue dont on ne parle pas, en s autorisant toutes le snvoléees , toutes les crudités , soit l un de textes les plus libres de la rentrée
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Hêtre pourpre de Kim de l'Horizon récompensé par le prix littéraire le plus prestigieux de la littérature germanophone, le Deutscher Buchpreis, est une autofiction dans un style qui ne m'a jamais été donné de lire auparavant, j'ai vécu ce livre comme une expérimentation. J'ai ressenti dans cette oeuvre une dimension expérimentale, où les mots semblent être le reflet brut des pensées, des imaginations et des récits qui traversent l'esprit de l'auteur.e. Il émane de ce livre une sensation d'intimité, comme si l'acte d'écrire était une exploration personnelle, sans nécessairement avoir pour dessein premier d'être partagé avec un public.

Kim de l'Horizon nous ouvre les portes de son monde intérieur, dévoilant sa vision d'enfant, sa perspective queer, ses interrogations sur son identité aussi bien que ses expériences sexuelles, l'accompagnement de sa grand-mer en fin de vie et se perdant peu à peu dans les méandres de la mémoire, jusqu'à ne plus læ reconnaître. le hêtre tient une place centrale, trait d'union entre la vie de l'enfant et l'adulte, témoin silencieux de l'histoire familiale et des générations de femmes en particulier. Il représente les racines dans lesquelles on puise pour s'ancrer aussi bien dans notre imaginaire que dans le monde réel, il est le fil rouge des lettres à sa grand-mer, le fil de sang, le livre de sang (Blutbuch, nom du livre en allemand).

Parfois les styles sont si variés que l'on a la sensation d'accéder à différentes personnalités de l'auteur.e. et je dois dire honnêtement qu'il y a des personnalités qui m'ont touchée à la fois par la sincérité de ce qui était partagé que par les mots méticuleusement sélectionnés. A d'autres moments j'étais profondément agacée, parce que je ne comprenais rien au style et à ce que je devais en retirer. Par exemple, la liste de verbes sur deux pages m'a profondément ennuyée alors qu'il y a des passages d'une poésie envoûtante : « Je t'écris ces lignes avec le hêtre sous les yeux, et le hêtre pourpre me revient, un de mes premiers souvenirs me revient, je suis allongæ dans l'herbe, tu te penches sur moi, et derrière toi, le ciel est en feuilles de hêtre pourpre ».

Je n'avais jamais lu un livre écrit avec cette écriture inclusive (le e à l'envers notamment, même s'il est difficile à reproduire), je connaissais le point, la parenthèse, et j'avoue que cette forme me semble être une des plus appropriées. J'ai beaucoup apprécié ce choix de la traductrice pour rendre compte du neutre grammatical allemand, une subtilité linguistique qui aurait pu être difficile à transposer autrement. En revanche, je ne sais pas si c'est dû fait de ma liseuse mais la mise en page était étrange, coupée par des notes en plein milieu d'une phrase et j'ai aussi repéré un grand nombre de fautes ou de mots manquants qui perturbent légèrement la lecture.

Je ne sais finalement pas si j'ai aimé ce livre foisonnant, inventif et qui sort des normes, qui m'a sorti de ma zone de confort. Malgré cela, je ne peux ignorer les nombreux passages qui m'ont captivé, et c'est en cela que l'aventure de sa lecture mérite le détour.
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