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Critique de LightandSmell
Je suis une inconditionnelle de la collection Suspense des éditions de l'Archipel mais Enfouis ne m'a pas convaincue. J'aurais pourtant aimé partager l'enthousiasme général autour de ce roman mais ses maladresses ont eu tôt fait de me couper de ma lecture. J'ai fini par m'ennuyer et être agacée par les « mon amour » ainsi que le côté adolescente amoureuse d'une policière, d'autant que cette dernière sert surtout à valoriser le physique avantageux de l'inspecteur Jack Warr.
D'ailleurs, l'autrice insiste bien sur ce point, son protagoniste est un beau gosse qui ADORE sa compagne ou comme vous l'aurez deviné, « son amour ». Je comprends l'envie de Lynda LaPlante de se détacher de tous ces auteurs qui forcent le portrait de leurs enquêteurs en les transformant en alcooliques instables, mais la manière de s'y prendre manque quelque peu de subtilité. J'ai, en outre, eu l'impression que l'autrice ne savait pas vraiment sur quel pied danser avec son héros, ce qui rend sa personnalité, du moins pour moi, assez bancale. Entre le suiveur qui fait son boulot comme il viderait une poubelle et le mec qui tombe presque en pâmoison devant des criminels, il y aurait eu peut-être un entre-deux à proposer…
J'aurais pu pardonner à Jack si j'avais senti que ses agissements lui permettaient d'affronter un deuil à venir mais c'est loin d'être le cas. le personnage des débuts que je trouvais sympathique bien qu'un peu paumé, car en recherche d'un moteur dans sa vie pour avancer, a donc fini par m'agacer. Je l'ai trouvé tout simplement égoïste et pas vraiment fait pour embrasser une carrière d'inspecteur, sauf à considérer qu'un policier peut s'arroger le droit de juger sans procès et de mentir à tout le monde. Dans les romans policiers, j'accepte en général sans peine qu'un enquêteur flirte avec la loi et franchisse parfois certaines barrières, mais j'ai trouvé que c'était ici très mal amené…
Je n'ai donc pas adhéré un instant à la fausse complexité de Jack, mais je reconnais avoir été saisie par le travail de l'autrice sur l'enquête. Je devrais plutôt dire les enquêtes, la découverte d'un corps carbonisé dans un cottage aux côtés de vieux billets de banque et de l'inscription « pervers » remettant sur le devant de la scène une veille affaire jamais élucidée : le braquage d'un train postal avec à la clé un énorme butin. J'ai aimé, aux côtés de Jack et de ses collègues, remonter le fil de cette ancienne enquête, d'autant que cela permet aux lecteurs de découvrir d'anciennes criminelles, les liens qui les unissaient autrefois et ceux les unissant aujourd'hui.
J'aurais apprécié des personnalités peut-être un peu plus nuancées, mais toutes les femmes potentiellement impliquées dans le braquage du train postal possèdent une certaine part de mystère. On sent qu'elles cachent toutes quelque chose, ce qui fait qu'on attend avec impatience que Jack découvre la vérité plus de deux décennies après les faits. Je ne me suis attachée à aucune de ces anciennes criminelles, mais certaines ont réussi à m'attendrir ou du moins à adoucir mon jugement. À travers ce groupe de femmes, l'autrice aborde différentes questions et nous offre une certaine réflexion sur le droit à se reconstruire et à prendre un nouveau départ… de manière plus ou moins légale.
Au-delà de l'enquête policière du présent nous plongeant dans des affaires du passé, l'autrice nous offre aussi une quête plus personnelle : celle de Jack sur les traces de son père biologique. Un procédé assez courant dans les romans policiers qui apporte souvent une bonne dose de tension supplémentaire, mais que j'ai trouvé ici lassant, l'autrice s'enlisant. On comprend que cette quête d'identité impulse en Jack une nouvelle dynamique mais je suis loin d'avoir été conquise par celle-ci. J'en suis presque venue à préférer le Jack apathique au Jack en électron libre et obsédé par ses recherches personnelles, qui empiètent sur son métier d'inspecteur. le travail de l'autrice autour de cette quête personnelle et comment elle permet progressivement à Jack de devenir ce qu'il est m'a semblé manquer de subtilité. J'ai, en revanche, beaucoup aimé les parties consacrées à ses parents adoptifs qui eux m'ont beaucoup émue que ce soit en raison de leur personnalité, de l'amour les unissant ou de leur manière de traverser main dans la main une véritable tempête.
En conclusion, sur le papier Enfouis avait tout pour me plaire, dans les faits, ma lecture a été fastidieuse. Je regrette de ne pas avoir accroché à cette histoire pleine de potentiel mais desservie par une plume qui manque d'ampleur et de profondeur, notamment dans la construction des personnages. le style est certes fluide, mais j'attendais plus… Je reconnais toutefois que Lynda LaPlante a su proposer une enquête complexe qui permet aux lecteurs de remonter le fil d'un passé qui recèle sa part d'argent, de diamants, de secrets et de mensonges. Une enquête liant passé et présent, justice et quête d'identité d'un protagoniste qui pour la première fois de sa carrière semble s'embraser, et vouloir déterrer avec une âpre détermination ce qui a été enfoui !
Je remercie les éditions de l'Archipel pour m'avoir envoyé Enfouis de Lynda LaPlante.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
D'ailleurs, l'autrice insiste bien sur ce point, son protagoniste est un beau gosse qui ADORE sa compagne ou comme vous l'aurez deviné, « son amour ». Je comprends l'envie de Lynda LaPlante de se détacher de tous ces auteurs qui forcent le portrait de leurs enquêteurs en les transformant en alcooliques instables, mais la manière de s'y prendre manque quelque peu de subtilité. J'ai, en outre, eu l'impression que l'autrice ne savait pas vraiment sur quel pied danser avec son héros, ce qui rend sa personnalité, du moins pour moi, assez bancale. Entre le suiveur qui fait son boulot comme il viderait une poubelle et le mec qui tombe presque en pâmoison devant des criminels, il y aurait eu peut-être un entre-deux à proposer…
J'aurais pu pardonner à Jack si j'avais senti que ses agissements lui permettaient d'affronter un deuil à venir mais c'est loin d'être le cas. le personnage des débuts que je trouvais sympathique bien qu'un peu paumé, car en recherche d'un moteur dans sa vie pour avancer, a donc fini par m'agacer. Je l'ai trouvé tout simplement égoïste et pas vraiment fait pour embrasser une carrière d'inspecteur, sauf à considérer qu'un policier peut s'arroger le droit de juger sans procès et de mentir à tout le monde. Dans les romans policiers, j'accepte en général sans peine qu'un enquêteur flirte avec la loi et franchisse parfois certaines barrières, mais j'ai trouvé que c'était ici très mal amené…
Je n'ai donc pas adhéré un instant à la fausse complexité de Jack, mais je reconnais avoir été saisie par le travail de l'autrice sur l'enquête. Je devrais plutôt dire les enquêtes, la découverte d'un corps carbonisé dans un cottage aux côtés de vieux billets de banque et de l'inscription « pervers » remettant sur le devant de la scène une veille affaire jamais élucidée : le braquage d'un train postal avec à la clé un énorme butin. J'ai aimé, aux côtés de Jack et de ses collègues, remonter le fil de cette ancienne enquête, d'autant que cela permet aux lecteurs de découvrir d'anciennes criminelles, les liens qui les unissaient autrefois et ceux les unissant aujourd'hui.
J'aurais apprécié des personnalités peut-être un peu plus nuancées, mais toutes les femmes potentiellement impliquées dans le braquage du train postal possèdent une certaine part de mystère. On sent qu'elles cachent toutes quelque chose, ce qui fait qu'on attend avec impatience que Jack découvre la vérité plus de deux décennies après les faits. Je ne me suis attachée à aucune de ces anciennes criminelles, mais certaines ont réussi à m'attendrir ou du moins à adoucir mon jugement. À travers ce groupe de femmes, l'autrice aborde différentes questions et nous offre une certaine réflexion sur le droit à se reconstruire et à prendre un nouveau départ… de manière plus ou moins légale.
Au-delà de l'enquête policière du présent nous plongeant dans des affaires du passé, l'autrice nous offre aussi une quête plus personnelle : celle de Jack sur les traces de son père biologique. Un procédé assez courant dans les romans policiers qui apporte souvent une bonne dose de tension supplémentaire, mais que j'ai trouvé ici lassant, l'autrice s'enlisant. On comprend que cette quête d'identité impulse en Jack une nouvelle dynamique mais je suis loin d'avoir été conquise par celle-ci. J'en suis presque venue à préférer le Jack apathique au Jack en électron libre et obsédé par ses recherches personnelles, qui empiètent sur son métier d'inspecteur. le travail de l'autrice autour de cette quête personnelle et comment elle permet progressivement à Jack de devenir ce qu'il est m'a semblé manquer de subtilité. J'ai, en revanche, beaucoup aimé les parties consacrées à ses parents adoptifs qui eux m'ont beaucoup émue que ce soit en raison de leur personnalité, de l'amour les unissant ou de leur manière de traverser main dans la main une véritable tempête.
En conclusion, sur le papier Enfouis avait tout pour me plaire, dans les faits, ma lecture a été fastidieuse. Je regrette de ne pas avoir accroché à cette histoire pleine de potentiel mais desservie par une plume qui manque d'ampleur et de profondeur, notamment dans la construction des personnages. le style est certes fluide, mais j'attendais plus… Je reconnais toutefois que Lynda LaPlante a su proposer une enquête complexe qui permet aux lecteurs de remonter le fil d'un passé qui recèle sa part d'argent, de diamants, de secrets et de mensonges. Une enquête liant passé et présent, justice et quête d'identité d'un protagoniste qui pour la première fois de sa carrière semble s'embraser, et vouloir déterrer avec une âpre détermination ce qui a été enfoui !
Je remercie les éditions de l'Archipel pour m'avoir envoyé Enfouis de Lynda LaPlante.
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