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Critique de mjaubrycoin


J'apprécie beaucoup les récits mettant en scène des supercheries littéraires et depuis la rentrée littéraire de l'été dernier, j'attendais avec impatience de lire ce roman De La Rochefoucauld espérant retrouver la drôlerie irrésistible de son "club des vieux garçons".
Je dois reconnaître que j'ai été déçue car dans ce texte l'humour parait avoir cédé la place à une ironie féroce et désabusée qui trouve son point d'orgue dans le suicide d'un des deux protagonistes.
Attention ceci n'est pas un spoiler car dès les premières pages, on apprend que l'un des deux amis vient de trouver la mort et c'est le survivant qui va raconter son histoire.
Deux garçons brillants issus de milieux différents, l'un aristocrate dilettante (évoquant furieusement l'auteur) et l'autre provincial doué et ambitieux (Rubempré ?) veulent se faire un nom dans le monde des lettres.
Alors que le premier se contente de piges journalistiques au journal "Avant Garde" , feuille de chou contestataire et confidentielle, le second se lance dans l'écriture pour échapper à une fonction enseignante qu'il juge dévalorisante (il est vrai qu'être prof à Argenteuil, cela ne fait pas rêver vu du 16ème !!!).
Manque de bol son grand oeuvre qui reprend en les pastichant les grands auteurs de la langue française est loin de trouver son public et son éditeur lui propose une juteuse reconversion : écrire pour le compte des autres.
Et voici Paul qui se lance dans la carrière de "nègre".
Les auteurs auxquels il prête sa plume pourraient bien être directement inspirés de ceux qui dans la vraie vie inondent le marché . Patrick Rossi avec "la vérité sur l'affaire Paméla Windsor " ce jeune homme promu aux plus hautes destinées littéraires , cela ne vous dit rien ? En ce qui me concerne, le texte De La Rochefoucauld m'a paru inutilement vindicatif et méchant car Dieu sait qu'il y a bien pire dans les best sellers que l'on a plaisir à critiquer que les romans du petit suisse .... Quant il s'agit d'hommes politiques, la critique devient encore plus incisive avec un ministre de la justice haut en couleurs, ancien avocat mafieux sur les bords, spécialiste de l'acquittement des coupables ...On voit tout de suite qui est visé. Quant à la starlette Marilyn ou le rappeur Sevran, les modèles sont nombreux ....
En ce qui concerne Marcillac l'éditeur dandy et roublard, Emma Roche la féroce nageuse prête à renouveler les cadres de l'édition ,je n'ai pas la connaissance suffisante du milieu pour les identifier mais je suppose que d'autres lecteurs le pourront aisément.
Les petits dessous du milieu de l'édition parisienne sont décrit sans concession mais sans cet humour désopilant que j'apprécie tant . Les soirées parisiennes, la collusion des "grands de ce monde " qui évoluent au niveau du caniveau, tout cela laisse un goût d'amertume et une sensation de "tous pourris "
Henri le narrateur, parait regretter les cours de l'Ancien Régime. Certes à voir les milieux qu'il décrit, on ne peut pas lui donner tort, mais était ce vraiment mieux avant ?
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