Citations sur Si belles en ce mouroir (17)
- Et qu'est-ce qu'on en sait de la vie?
- Et Dieu, vous y croyez, vous? Où il se planque? C'est qui au juste ce type?
- Dieu, c'est l'éternité où nous étions avant la naissance et l'éternité où nous retournerons après la mort.
- Nul ne connaît ni le jour, ni l'heure.
page 151.
- Tu disais que la France devient détestable, que tu n'en peux plus ...
- C'est vrai. La France de l'argent roi, la France des énarques, la France du béton, la France de l'égoïsme, la France haineuse des réseaux sociaux ... Je déteste cette France que nous devenons. Mais tu vois, c'est comme ma vieille peau ridée: qouique je ne l'aime plus, c'est la mienne. La France, c'est pareil. Alors j'y suis, j'y reste.
pages145-146
Vous êtes trop gâtée, vous, c'est le problème. On vous donne et vous, vous critiquez. c'est la France, ça : on se plaint, on revendique, on manifeste, on critique, c'est la course au toujours plus. Et on va où comme ça? Il faut se calmer. Les ressources pétrolières ne sont pas inépuisables et le gaz de schiste n'est pas une solution ...
pages 66-67.
"-L'argent n'a pas d'odeur, a dit Grandpied.
- L'argent n'a pas d'honneur", a rectifié Marie-Thérèse.
page 22.
Il faut dire qu'ici, on pense énormément. Faute de vivre une vie qui mérite le nom de vie, on pense, on pense, puis on ne sait plus ce qu'on pense, puis on finit par ne plus rien penser du tout.
page 10.
Bien qu'elle nous ouvre les portes de l'éternité et des espaces infinis, la mort a un inconvénient : elle nous prive des histoires terrestres et des détails qui en sont le sel, dont raffole notre curiosité sans cesse taraudée par des questions de toutes sortes.
Je noircissais les lignes de mon cahier au fil inconstant des jours, jour après jour, page après page, en découvrant que si la vraie vie ne te laisse que peu de choix, un simple stylo te donner le pouvoir de la refaçonner à ta guise, de zigzaguer à ta fantaisie entre les zones plus ou moins claires du vrai et du faux, de taire ce que tu n'as pas envie de dire, d'exagérer, de modifier, de transposer, d'inventer, de mentir si ça t'arrange.
Je me satisfais de ce que j'ai et je n'espère rien de plus.
En fin de compte, le plus dur à accepter n'est pas que la vie nous soit retirée. Ça va, on a compris, on doit mourir. Nous attendons donc notre mort avec une résignation tranquille (pas si tranquille tous les jours), nous sommes philosophe (pas tous les jours)...
Non, le plus dur à accepter, c'est le bilan d'une vie médiocre qui aurait pu être beaucoup mieux employée si j'avais été plus clairvoyante, pus intuitive, si j'avais pris certains chemins qui s'offraient à moi. Ce regret m'obsède. Je le chasse. Il revient. Soupir.
Mais aussi on nous oblige à savoir vivre du premier coup ! Comment voulez-vous !
Respecter les morts, c'est facile, respecter les vivants, c'est plus difficile.