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Critique de Filox


Filox
16 décembre 2018
Dans cet essai, les grandes questions de la vie dont : l'amour, la liberté ,la mort, le travail, la politique, la foi sont abordés par Henri Laborit éminent biologiste à l'aune de son expérience, de sa culture scientifique et de son ouverte au monde, de sa curiosité.
L'auteur nous prévient dès son avant- propos : Dans une tempête le voilier à deux solutions soit la cape en se soumettant à la dérive du vent et de la mer, soit la fuite avec un minimum de toile. La fuite est de loin la meilleure solution car non seulement elle sauve, le plus souvent, le bateau et l'équipage et de surcroît elle fait découvrir d'autres rivages, ce que la route toute droite sans imprévu, interdit irrémédiablement.
L'auteur nous rappelle sans cesse au fil des différents sujets de société abordés que nous sommes des êtres très vite déterminés et bridés par notre éducation, notre système de gratification qui construit notre inconscient. En conséquence, nos marges de liberté sont très réduites, nos choix nous échappent, leurs motifs profonds nous restent pratiquement inaccessibles.
Nous passons donc le plus clair de notre temps à entretenir ou à subir passivement notre système hiérarchique de dominance.

Le chapitre consacré à la mort m' a particulièrement intéressé, Laborit y développe les raisons pour lesquelles nous sommes littéralement amputés d'une partie de nous mêmes qui s'étaient introduites dans notre système nerveux du fait les relations innombrables produites par l'être cher. Nous pleurons donc cette partie du disparu qui était en nous mêmes.

Les raisonnements que nous apporte Henri Laborit nous amène à decouvrir et nous incite à développer finalement ce qui est l'essentiel du sens de la vie : contribuer à l'enrichissement des connaissances, les plus humbles et inattendues comprises. Osons d'autant plus que nous connaissons aujourd'hui le poids énorme des conformismes et la manière dont ils se construisent qui nous enferment trop tôt malgré nos potentialités extraordinaires d'humain richement dotés en héritage biologique et culturel .

Henri Laborit, avec une rigueur toute scientifique ce qui requiert du lecteur une attention soutenue et quelques relectures fait au déjà de la fuite, l'éloge du désir, de l'imaginaire, des chemins parallèles, des détours qu'il nous invite le plus possible à emprunter.
La lucidité sur la condition humaine ne nous autorise pas à espérer sans ménager notre peine et il faut garder à l'esprit que si nous sommes fertiles au sens propre que bien peu de temps , il est patent qu'il vaut mieux laisser tomber l'idée d'idéal tant pour l'organisation politique de la société que pour mener nos vies et sans tarder, la vie est courte, reconnaître ou admettre tout ce que nous apporte, inconsciemment, nos amours mortes et celles purement virtuelles fruits de notre imaginaire, paradoxalement s'y laisser aller est la part la plus féconde de notre passage ici bas.
Je remercie en tout cas l'ami babéliote qui m'a recommandé cette lecture, et vous invite à découvrir cet ouvrage à la fois austère, très honnête, bienveillant et sans détour, non politiquement correct et qui ouvre de multiples pistes de réflexions sur des fondements qui m'ont semblés à la fois robustes et bien étayés.
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