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Critique de jmercier006


« L'homme ivre me paie son plein et sa bière, en marmonnant je ne sais quoi. Je l'observe partir. Via les écrans de vidéosurveillance : sa démarche de flamant rose claudicant. Chuintement des portes automatiques. Il zigzague jusqu'à sa voiture, qui se trouve à la pompe n°5.

Le chiffre 5, en Chine, c'est le chiffre du Wu, du rien, du vide. À l'origine et à la fin de toute chose. C'est le chiffre du non-agir, du non-être, du pompiste. »

Alexandre Labruffe a exercé le métier de pompiste dans une station service en région parisienne pendant plusieurs mois. Dans ce récit, il livre comme dans un journal de bord sous la forme de courtes entrées ses observations et ses pensées.

Véritable lieu de passage, sa station service le fait osciller entre des clients qui ne le voient même pas et des rencontres improbables, déroutantes. Cela ira de clients mystérieux venant déposer au nom de quelqu'un un livre avec des pages cornées et des mots surlignés à une rencontre amoureuse étonnante. Sans oublier bien sûr les habitués, équivalents de piliers de comptoir refaisant le monde à coup d'affirmations péremptoires.

C'est aussi le théâtre de ses observations, de ses pensées, de ses rêveries voire de ses délires. Les films de série B qu'il projette sur la télé de la station viennent parfois rejoindre la réalité et la rendre encore plus confuse. Y-a-t-il vraiment du mouvement dans la maison abandonnée d'en face ? L'échange de livres dans sa station l'impliquerait-il dans un trafic qui le dépasse ?

Alexandre Labruffe signe là un récit original et inventif, plein d'imagination mais aussi véritable miroir du quotidien où l'ennui laisse place à la rêverie.
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