AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de patrick6344a17


Alexandre Lacroix nous dessine cet homme, quentagénaire, souffrant de calvicie aux allures de Tintin, comme un grand solitaire non pas malheureux, mais peu heureux. Son état émotionnel, toujours neutre ou sinon falsifié en fonction d'un discours bien précis, est tout à l'image de la monotonie de ses journées. Son monde d'horloges se maintient en mouvement avec une précision chirurgicale. Directeur d'une chaîne de logistique dans le domaine alimentaire, celui des biscuits de vanité, pour être plus précis, le cerveau de Sommer ne reste jamais immobile. Il est multitâche. Il jongle ses fichiers, un après l'autre, comme du jazz improvisé. Sommer se résume à un mot. il est absent. Ceci le rend vide, insensible, inatentionné, capable de se distancer instantanément, ou encore de se dissocier de ses raports humains. Sommer est absent en tout temps. Il adore travailler en open space où il peut s'immerser dans le chaos de son environnement. Seul dans un bureau, le silence le rendrerait fou, non pas par ce qu'il est un être sociable, mais parce qu'il est catégoriquement absent. Dans une pièce fermée, rien à écouter, personne à analyser, aucun bruit à ignorer, de la pure folie pour un maître du multitasking. Un hobby peut-être fort utile dans le monde des affaires, mais le multitasking, en trop grande quantité, peut nuire à notre capacité d'approfondir nos questionnements. À première lecture, l'absence de Sommer me parle beaucoup. J'ai aimé ce livre non pas parce qu'il est particulièrement profond, mais parce qu'il soulève une réalité que je partage. Un homme absent, délimité par son travail, vide de relations humaines significatives, l'être que je suis s'y retrouve sans quoi mon intérêt pour ce livre serait moindre. J'ai lu ce livre d'un trait, sans pause et la fin subite du livre, caractérisé par un sentiment innachevé, me parru tout-à-fait juste. Qu'arrive t'il à la fin? Rien. Rien du tout.
Commenter  J’apprécie          00







{* *}