II/Une brassée de chemins 1
chercher ton chemin
à la lumière de lampes frêles
tâtonner vers le son de l’âme
en attendant que le bleu d’avril se reforme.
I/Du profond de soi 4
bien sûr les vergers
sont assiégés de friches rancunières
bien sûr le jardin est au fond d’escaliers
tranchants comme des lames
mais ta parole
un jour a valu d’être dite
et tu veux qu’elle reste vive
comme un vin avide d’air et de lumière.
V/Personnes 2
l’homme assis ne sait plus
quelle piste l’appelle
quels arbres
le consoleront d’abeilles.
II/Une brassée de chemins 2
si le malheur
pose un pied large devant toi
de regarder vers la fenêtre, d’ouvrir toutes les fenêtres
dans le profond et le lointain,
et d’imaginer
un instant
les poignées du blé céleste
crissant de sauvegarde aux angles de la nuit.
I/Du profond de soi 5
un poème parfois
bouge en toi comme un arbre
pantelant d’orages.
V/Personnes 1
Photos
condamnées aux tiroirs
photos d’où monte un sourire
qui devient nôtre.
IV/Des mots dans les mains
Poème pressenti
par l’émotion à goût de fer
un soir si plein de tous les morts enfin réconciliés
(…)
si souvent tu t’es cru déserté de parole
de la sonorité tout à part soi
que tu tressailles à la nouveauté
un instant vierge de mots.
III/Reflets de ciel et d’eau
là-haut dans les croisées la solution suprême
la lumière presque oubliée
jusqu’à soi venue
méritée sans savoir
comme un battant de cachot
poussé sur la totale liberté.
I/Du profond de soi 6
Jeune j’étais
à la pointe de la course et du cri
prêt à sombrer dans la ravine
à la moindre mégarde
je suivais les pistes les plus âpres
ignorant si le terme était le but
ou quelque borne aléatoire.
I/Du profond de soi 3
Le corps refuse
l’abandon
au temps profond
comme la mer sans vagues
mais animée d’une vie de pâte à pain
d’un souffle sûr d’élargir son aire
aux limites mêmes de sa force.