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Critique de nadejda


La narratrice, Jeanne Santoire aime épier, observer : « J'ai l'oeil, je n'oublie à peu près rien, ce que j'ai oublié, je l'invente.» Elle poursuit dans « Nos vies » ce qu'elle a toujours fait pour sa grand-mère Lucie qui disait qu'avec elle, « elle voyait mieux qu'avant son attaque. » Elle a continué à regarder le monde à «faire moissons et brassées» comme elle le faisait pour cette grand-mère « encalminée pour toujours devant la fenêtre. »

Jeanne nous découvre progressivement les vies qu'elle prête à Gordana caissière au Franprix de la rue du Rendez-vous et Horatio l'un de ses habitués qui comme Jeanne, depuis qu'elle est à la retraite, vient faire ses courses le vendredi en milieu de matinée.

Gordana, Horatio sont d'abord des êtres qu'elle observe, épingle, dont la vie se déroule en dehors de la sienne. Mais progressivement en revenant sur son passé tandis qu'elle imagine le leur, elle les relie à elle et les intègre à sa vie. Gordana et Horatio auraient pu être les enfants qu'elle n'a pas eu.

En imaginant leur vie, en leur faisant prendre corps, elle donne corps à la sienne et imagine aussi que son chemin aurait pu être autre.
Ce petit livre nous montre comment peuvent naître des histoires, comment naissent, se font et se défont des vies, comment l'auteur pioche dans sa propre vie pour redonner vie à d'autres et forge aussi la sienne à l'aune de la leur. Elle-aussi s'enroutine au contact de Gordana et Horatio car « il y a de la douceur dans les routines qui font passer le temps, les douleurs, et la vie… »
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