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Critique de MichelRoberge


Voici la première enquête (publiée) du « célèbre enquêteur » Émile Morin, directeur des enquêtes criminelles à la Sûreté du Québec et secondé par un civil, son bon ami l'écrivain Giovanni Celani, « Prix du Gouverneur général », tous deux amateurs d'échecs et de bons vins, les Château Léoville Las Cases et Château Margaux, pour ne nommer que ceux-là.

Dans Terminal Grand Nord, l'auteure montréalaise Isabelle Lafortune, diplômée de l'Université du Québec à Montréal (UQÀM) en études littéraires, nous entraîne dans le nord du Québec, entre Sept-Îles et Shefferville où, depuis son premier séjour dans cette ville nordique elle savait qu'elle écrirait un roman qui s'y déroulerait.

L'action se situe dans un environnement aux antipodes de celui du sud où se côtoient des populations innues vivant sur leurs terres ancestrales partagées entre réserves autochtones et villes construites par les Blancs qui s'y sont établis pour y travailler dans l'exploitation minière.

Dans un contexte social, économique et judiciaire où les violences physiques, les meurtres, l'alcoolisme, les suicides, les drogues, la prostitution… font partie de l'ordre des choses. Particulièrement en ce qui a trait aux nombreux cas de femmes malmenées et vulnérables laissées sans « système de justice adéquat » et sans « services pour qu'elles ne soient plus seules et qu'elles puissent se sentir en sécurité ».

Terminal Grand Nord est un roman bien construit. L'intrigue se développe au gré du déroulement de l'enquête. le lecteur chemine au gré de la quête de la vérité et des déductions du policier enquêteur. Les commentaires du narrateur écrivain « Johnny » Giovanni Celani – alter ego évident d'Isabelle Lafortune – procure un ressenti de la rudesse du climat et de la vie nordique. Inspirée de faits relatés entre autres en Abitibi dans les médias sur les relations malsaines entre certains éléments des forces de l'ordre en territoire des Premières Nations avec des femmes autochtones, cette sombre histoire est concentrée sur à peine six jours et met en évidence les tensions sociopolitiques québécoises que nous raconte Isabelle Lafortune est plus vraie que vraie.

Difficile de prendre une pause de lecture jusqu'à la conclusion annoncée par un revirement de situation imprévisible et un rythme accéléré des événements. À noter les citations de Nicolas Machiavel en début de plusieurs chapitres, l'auteur fétiche d'un des personnages dont la personnalité de « philosophe de brousse » se dévoile au gré du récit.

Normal que cette fiction ait reçu le Prix Jacques-Mayer du premier polar remis en 2019 par la Société du roman policier de Saint-Pacôme et qu'elle ait été finaliste aux Grands Prix du livre de la Montérégie – Prix Arlette-Cousture en 2020.

Un excellent polar qui aurait pu s'intituler « le piège des monstres », aux dires de Giovanni Celani.

Aussi, en terminant ma lecture, j'avais hâte de m'attaquer au deuxième tome d'une série qui s'amorce.


Originalité/Choix du sujet : *****

Qualité littéraire : *****

Intrigue : *****

Psychologie des personnages : *****

Intérêt/Émotion ressentie : *****

Appréciation générale : *****

Lien : https://avisdelecturepolarsr..
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