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Critique de Mladoria


J'avais hâte de lire ce petit recueil de contes d'une grande dame, prix Nobel de littérature, que je connaissais essentiellement pour le voyage de Nils.

Ce recueil est composé de 8 contes de longueur et de style différents.
ATTENTION SPOILERS :

Il y a celle que j'oublierai bien vite : A Nazareth. Un épisode de l'enfance de Jésus. Un côté un peu trop manichéen pour me toucher, un esprit trop ancré sur le religieux pour être crédible à mes yeux. C'est un peu trop facile de prendre Dieu et la volonté divine comme justification aux miracles.

De même, pour les hasards étranges qui surviennent dans la vie du fossoyeur dans le conte "Le crâne". Pourtant l'histoire partait bien. Original que cet homme chez qui personne ne veut venir prendre le repas de Noël, fait fuir sa femme à coup de fusils pour convier à sa table un crâne ramassé dans le cimetière voisin. Coïncidence, la tête porte une marque de blessure par balle. Coïncidence, mystère, cela va-t-il virer au fantastique ? Et bien NON. La réponse : c'est la volonté divine. Mais bien sûr ! Et la marmotte... (enfin bref, je m'emporte).

Dans "La nuit du Nouvel An des animaux", cela aussi partait bien. La fuite mystérieuse d'un cheval en haut d'une montagne pour assister à un rituel aux allures de sacrifice à la nature sauvage et cruelle, danse menée par la Huldra, sorte de nymphe sanguinaire des forêts, désignant les animaux domestiques sacrifiés pour l'année à venir. Cruelle fable mais intrigante et très riche. Jusqu'à ce que... un couillon de prêtre brandisse son sacro-saint ouvrage et fasse l'apologie de la chasse à l'ours et au loup dans ses paroisses. Alors certes, les vaches et moutons sont à plaindre mais les animaux sauvages le sont aussi. L'Homme vient encore gâcher la fête. Je m'égare encore...



Bon après l'ivraie, voici le grain de ce recueil car il y a aussi de jolis textes :

"Le rouge-gorge" est une jolie légende sur l'origine de la gorge rouge du rouge-gorge. Même si le contexte religieux est là encore présent, il apparaît plus comme une toile de fond que comme un prétexte à l'apologie.

"La légende de la fête de la Saint-Luce". On le sait, il faut mieux s'adresser à Dieu quà ses saints. Et bien, en l'occurrence, chez Lagerlöf, j'ai préféré de loin, ce conte traditionnel sur la sainte-Luce que les allégories divines précédemment citées. Ici sans croire à la sainteté, on peut tout à fait croire au pouvoir de miséricorde et de gentillesse désintéressée de certains êtres humains (je sais je suis optimiste). C'est humain, lumineux et plein de bon sentiments.

"Le piège à rats" est une émouvante histoire sur le repentir de qui fait de mauvaises actions, face à la bienveillance d'autrui. Là aussi ça dégouline un peu mais c'est mignon malgré tout.

"La princesse de Babylone" ou quand le conte rejoint le cadre familier d'une petite chaumière et qu'une sale môme se prend pour une "grande dame"exilée. Drôle et charmant petit récit sur le pouvoir de l'imagination de l'enfance.

Et le meilleur pour la fin, le premier conte de ce recueil qui lui a donné son nom, "Le livre de Noël". Cette histoire rappelle de façon très juste et superbement racontée, la fébrillité que l'on ressent enfant (et même adulte) à assister au cérémonial familial de Noël et cette délicieuse frustration de l'attente des cadeaux, du cadeau (le livre) avec sa découverte pendant la nuit qui suit. Merci pour ce petit conte sur la magie des Noëls en famille et des livres reçus en cadeau.


Vous l'aurez compris un sentiment plutôt mitigé sur ce recueil, même s'il est reste plutôt positif (j'ai adoré la première nouvelle, ça aide beaucoup). le style de Lagerlöf est très poétique, peut-être un peu daté, à mon goût trop axé sur le religieux (je sais Noël est une fête religieuse mais quand même) mais c'est aussi sans doute l'époque qui veut ça. Un recueil qui ne laisse pas indifférent. Des légendes agréables à découvrir et une couverture magnifique chez Babel.
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