Tome 1 de A la recherche du temps perdu. (1913)+
Marcel Proust (1871-1922)
Alors qu'en est-il de cette Madeleine de
Proust qu'on nous sert à toutes les sauces, en tout bien tout honneur, je lui ai même mis une majuscule, tant j'y accède avec le plus grand respect. Je sais qu'il y a ici des spécialistes de
Proust qui me reprendront évidemment si je dis des bêtises (de Cambray) (*), spécialistes dont je ne suis pas et qu'ils veuillent bien me pardonner si j'entre avec mes gros sabots dans leur jardin secret. Pour ma défense, j'ai juste idée qu'on ne peut pas courir dans le monde de la littérature après plusieurs lièvres à la fois tant nous avons des Maîtres à explorer qui méritent le détour mais force est de reconnaître que cette Madeleine de
Proust c'est bien lui qui l'a inventée et qu'il faut savoir, invention peut-être involontaire, -j'en appelle ici aux experts pour expliciter - quand chez sa mère, qu'il retrouva en hiver on lui a servi du thé bien chaud et cette fameuse madeleine qui lui a rappelé les temps anciens de l'enfance qui nous caressent l'esprit avec volupté. En termes de souvenirs, on parle plus de réminiscences.
L'eau m'est venue à la bouche en terminant à la fraîche mes madeleines offertes par ma voisine, faites de sa main, qui ont fait quand même la semaine, et que j'ai appréciées, restées fraîches incomparablement, et je me suis dit alors que je ne voulais pas mourir idiot quand on me sert dans une conversation entre amis, cette expression passée dans le langage courant, grâce à qui, à
Marcel Proust. J'ai même un ami adorateur de
Proust qui me l'a sortie récemment lors d'une retrouvaille et je n'ai pas cru bon en rajouter tellement me remontait à la tête la gêne de mon ignorance ou de mon trop vague souvenir. Mais je sais maintenant que je suis sur le chemin de Swann écrit plus d'un siècle plus tôt par le Maître français. Je me fais une piqure de rappel, car ma lecture date franchement..
Je vois d'ici un concert s'élever me récitant par coeur le passage de la Madeleine. Je leur en laisse le soin.. Je les salue bien volontiers avec déférence.
(*) Cambray que j'aime bien, c'est aussi ce lieu où la tante de l'auteur Léonie lui servait une infusion, une madeleine avait laquelle il faisait trempette ..