La dentellière

J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce roman. Je trouvais le style étrange, tout en retenue, difficile mais plutôt agréable, d'autant qu'il transmet bien ce que l'auteur éprouve, sa perception de Pomme. A partir de la 3ème partie, la lecture était plus aisée, mais là c'est le sens qui m'a mis mal à l'aise. La lutte des classes par le biais des sentiments amoureux? Ce n'est pas tant parce qu'elle n'ait pas d'un même milieu que ça coince entre eux, que par l'absence de communication, parce que c'est une taiseuse. Et Aimery n'est pas un modèle d'extraverti!
Et puis, à la fin de la 3ème partie, quelque chose change: «Il écrirait! Il serait écrivain (un grand écrivain).» Et voilà que la 4ème partie reprend à peu près la même histoire que la 3ème, mais avec des éléments complètement contradictoires (le logement et les activités d'Aimery sont différents, et plein d'autres éléments incompatibles). La seule explication plausible est qu'une partie est le roman écrit par Aimery (peut-être même une sorte de premier jet) et l'autre ses souvenirs. C'est bien plus intéressant. Et les deux premiers chapitres deviennent ce qu'Aimery imagine sur Pomme (sa vie à la campagne puis en banlieue avant qu'il la rencontre) afin de comprendre pourquoi il la trouve mystérieuse et attirante dans sa simplicité .
De toute façon je reviens à mes premières impressions, un sentiment de malaise et d'étrangeté devant cette triste histoire inéluctable. C'est vraiment un curieux roman.