Un tout petit bijou, une oeuvre d'art. Un album d'une quarantaine de petites pages mais si minuscules qu'il tient dans la main. «
Sept oiseaux, mon père et moi » est une sorte de bestiaire littéraire assez inhabituel. Il s'agit de sept courts textes, écrits par
Robert Lalonde. Toujours le mot juste, précis, beau. Tellement qu'une certaine poésie s'en dégage. Mais, surtout, de la tendresse. L'auteur évoque sa jeunesse (l'artiste devait avoir entre cinq et dix ans, pas beaucoup plus, je présumme) alors que son chemin croise, à sept moments différents, sept oiseaux : une sterne, un pluvier kildir, un moqueur polyglotte, un butor, un huart, un engoulevent puis un garrot.
À chacun de ces moments, le père de l'auteur était présent, dans sa toute puissance mais aussi sa sagesse. Il a toujours le mot pour nommer les oiseaux, expliquer leur comportement, partager son savoir, vivre un instant de complicité avec son fils. C'est un homme d'une autre génération, de peu de mots, mais qui sait aller à l'essentiel puis laisser son fiston pensif, rêveur. Bref, on assiste à des moments très beaux qui, visiblement, ont laissé leur marque sur
Robert Lalonde. Un seul point m'a déplu : c'est trop court ! Beaucoup trop court!
Ces sept petites histoires sont accompagnées d'illustrations produites par l'artiste
René Derouin. Les arts visuels, surtout les modernes, ne sont pas ma tasse de thé. J'ai trouvé les illustrations belles. Toutefois, je trouve regrettable que les dessins ne me permettent pas toujours au lecteur de se faire une tête précise des oiseaux nommés dans les histoires. Quelques uns m'étaient inconnus et j'ai dû chercher ailleurs un descriptif adéquat. Ce n'était peut-être pas le but des dessins mais quand même… Malgré cela, l'ouvrage est tellement joli !