L'histoire commence comme un conte « Quels sont tes trois voeux les plus chers ? ». Nous sommes en novembre 1961, et Clyde Morton y réfléchira tout le long de l'histoire sombre qui va se déployer. C'est aussi et surtout une ambiance, très bien décrite par
Jake Lamar : l'Amérique du jazz des années 1940 jusqu'à l'arrivée du Rock à la fin des années 1950. Musique, fumette, ségrégation, c'est l'Amérique de
Charlie Parker, Duke Ellington, et même d'un Robert Mitchum qui apparaît à un moment.
J'ai plongé avec curiosité dans cet univers où noirs et blancs se côtoient surtout pour marquer les différences. Clyde Morton c'est Viper, la vipère, rapport au petit bruit que fait sa bouche lorsqu'il tire ses bouffées de Marie Warner, ou marijuana. Ses rêves de trompettiste de jazz seront bien vite relégués à l'arrière salle, mais reviendront en leitmotiv tout le long du livre. Il sera happé par un riche blanc, Mr O, qui en fera son homme de main et dealer.
J'aime bien le style, les petites phrases en leitmotiv « Là je parle de novembre 1961. »
Jake Lamar donne le ton, il m'a embarquée dès les premières pages dans cet univers glauque et violent du trafic de stupéfiants. Cependant, Clyde Morton, malgré son sang-froid et ce qu'il est devenu, a des principes, il ne touchera ni ne dealera de l'héroïne.
Je sors enrichie de cette lecture, qui, grâce à la magie des mots et à la présence de légendes du jazz, facilite l'immersion sensorielle, et m'a permis de connaître (je l'ignorais) les destins tragiques des grands du jazz tels que
Charlie Parker, Duke Ellington et d'autres. Je ne connaissais pas
Jake Lamar, qui a, semble-t- il, déjà reçu plusieurs prix.