AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de adtraviata


Voilà un roman où, d'une certaine manière, il ne se passe pas grand-chose : un homme va passer cinq jours à Ostende avec sa femme, internée dans une clinique psychiatrique dont le directeur, le docteur Bernier, va le hanter pendant tout le séjour, sorte de figure tutélaire qui jugera de la réussite ou non de ces courtes vacances. On est au début de mars, Ostende se prépare au traditionnel Bal du Rat mort. le premier jour, l'angoisse règne dans la voiture, le voyage de Bruxelles à la côte va durer toute la journée. Arrivés dans leur hôtel de prédilection, la relation se renoue difficilement.

Le lecteur va découvrir un homme, Thomas, dont la tête déborde de préoccupations : renouer avec sa femme, vendre un petit tableau (un Poliakoff) pour renflouer ses finances vacillantes, donner des nouvelles de leurs amis à Raya, rompre par téléphone (et en direct) avec sa maîtresse, perdre et retrouver son chapeau… tout cela pouvant être en mode « ou pas… » Ses nuits sont agitées et occupées par des promenades dans la ville, des conversations dans une autre chambre d'hôtel avec un ami alcoolique. Quant à Raya, elle reprend pied dans la vie « normale » et même si elle ne paraît pas très sympathique – un peu plus que lui quand même -, on la plaint de reprendre vie dans ces circonstances.

Michel Lambert, surtout auteur de nouvelles, a l'art de jouer avec les non-dits, il jongle avec les ombres du passé et du présent. J'ai beaucoup aimé ses courtes descriptions de l'état du ciel et de la météo, qui accompagnent le flux et le reflux de cette vie de « couple ». Pour être honnête, c'est Thomas qui aurait sans doute besoin d'être soigné, plus que sa femme, qui semble avoir appris à vivre avec sa dépression. Si le premier jour m'a paru un peu invraisemblable, j'ai, je ne sais trop comment, été ferrée par ce récit fluide qui décortique si bien les aléas de ce couple dans une ville à la fois indifférente à leur souffrance et semblable à leurs ombres et lumières.

Le tableau de Hopper choisi pour la couverture est très parlant. Quant au titre, il nous interpelle sur le sens réel de la bonté !
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
Commenter  J’apprécie          110



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}