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Critique de Alfaric


Après ses "X-Men" médiévaux, le très sympathique Thierry Gloris nous offre des "Avengers" de la Belle Epoque. Oui, en associant un dandy et une strong independant woman , on se cache pas une seconde de franciser la série culte "Chapeau melon et Bottes de cuir" !
D’un côté on pioche chez Gaston Leroux, Maurice Renard et Conan Doyle, et d’un autre côté on pioche chez dans le fantastique à la Edgar Allan Poe plein de spirites, de fantômes, de freaks et de Grand Guignol… Du coup on est quelque part entre "Maigret" et "Penny Dreadful" : c’est d’une grande coolitude, et pour ne rien gâcher on assiste à un déluge de clins d’œil à la culture populaire et on fait la part belle à l’humour avec quelques bon vieux dialogues à la Audiard ! Bon après, c’est parfois aussi un peu baroque avec le génie du crime Maldoror invoquant Azathoth, les scènes d’action à la Brigades du Tigre ou les personnages de Victor Hugo transformé l’un en Highlander libertin l’autre en spectre voyeur…

Les dessins tantôt colorés tantôt sépias de Jacques Lamontagne sont très agréables, malgré des expressions faciales parfois un peu bizarre (peu de différence entre Flora qui kiffe la conduite à grande vitesse et Nadège Faval qui kiffe la strangulation de sa patronne) et le fait que personnellement je ne soit pas super fan du look de hobbit d’Hugo Beyle… Par contre c’est ici aussi un plaisir que de dénicher les références à telle ou œuvre célèbre de la culture populaire dans telle ou telle mise en scène.


Dans ce tome 2, après que l’hypnose ait révélé la véritable identité, pour ne pas dire la véritable nature, d’Hugo Beyle, les investigations reprennent de plus belle :
- l’inspecteur Nimbert joue de la savate et le détective Dupin est soumis à la tentation d’un pacte faustien avant que les deux compères ne fassent du porte à porte dans toutes les salles de shoot parisiennes dans lesquelles on chevauche le dragon…
- Flora et Hugo investiguent à la bibliothèque du Grand Orient de France puis à l’Asile Sainte-Anne avant d’aller affronter Javert au Moulin Rouge, où Flora connait son quart d’heure de honte en danseuse de french cancan et Hugo son heure de gloire en danseur disco avant l’heure ! Reste que les rôlistes adeptes de "L'Appel de Cthulhu" seront sans doute ici comme des poissons dans l’eau… (d’autant plus que la confrontation psychique entre la pure Flora et l’ignoble Javert qui se joue au cœur de ses propres souvenirs fait intervenir comme deus ex machina une mystérieuse sorcière antillaise lectrice du "Horla" de Guy de Maupassant ^^)
Finalement c’est les seconds couteaux qui acceptent de marchander avec le diable pour remonter la piste d’un diable pire encore… mais comme l’apprenti maître du monde sans doute devenu immortel grâce à la pierre philosophale s’échappe à l’anglaise, c’est tout naturellement que Flora passe la main à son cousin anglaise domicilié au 221B Baker Street à Londres ! ^^

Les duos marchent toujours à merveille entre :
- le maître misogyne voire phallocrate et l’élève féministe voire suffragette
- le paladin Auguste Dupin et son ennemi juré Maldoror prêt à tout et au reste
- Flora Vernet cérébrale mais excentrique et Hugo Beyle Jovial mais humaniste
- le détective homme de réflexion et l’inspecteur Nimber homme d’action (on t’a reconnu Clovis Cornillac ! ^^)
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