Je fais une crise de manque, je veux son sourire, son rire, la douceur de ses bras... J'ai envie de voir ses putains de dosettes de café traîner sur notre évier, ses tee-shirts abandonnés dans l'appartement... Je veux encore trébucher sur ses chaussures au milieu du salon...
« Ne sous estimez jamais la force des mots. Certains peuvent faire beaucoup de mal. Ils peuvent démolir ou même tuer… »
« Ne souffre pas en silence de l’intimidation, car les mots peuvent également servir à te libérer ! »
Avant d’attaquer les choses sérieuses, un bon café s’impose.
La lueur qui brille dans ses yeux abat toutes mes défenses. Mon coeur martèle en cadence. Mes poumons oublient leur fonction vitale primaire : respirer ! Ses lèvres courent le long de ma mâchoire, jusqu'aux miennes. Leurs caresses, leurs courbures indécentes s'ajustent si proprement à chacun de ses baisers que j'ai l'impression de recevoir un choc dans la poitrine. Il m'embrasse, nos langues se trouvent, s'enroulent tandis que ses doigts se faufilent dans mes cheveux humides. Comme s'il cherchait à ce que jamais je ne me détache de son emprise.
Tu vois ? Pas la peine de te retourner le cerveau à chaque déception ! A défaut d'avoir un mec, t'as au moins un super coloc !
— Un tatouage c’est à vie, Evana. On n’en fait pas un sous prétexte que celui de la copine nous plaît.
Elle a besoin de moi et moi d’elle. Ça a toujours été ainsi. Il faut qu’elle l’intègre. Même si je donnerais n’importe quoi pour remonter le temps et changer le passé, pour rien au monde je ne ferais une croix sur notre amitié.
Mon portable vibre dans ma poche. Si c’est encore elle, je jure que je fais un carnage. Pas loupé ! Cette nana est pire qu’une sangsue. Je ne sais pas ce qu’elle a pu s’imaginer : il n’a jamais été question de relation entre nous. Petite brune : Bébé, pourquoi tu ne me réponds pas ? Qu’est-ce que j’ai fait ? Je t’aime ! J’ai besoin de toi ! Evana glousse dans mon dos. — Dis donc, Oz, elle est désespérée. T’as encore planté ta flèche de Cupidon ? Je me retourne sur ses yeux bleu lagon où danse une lueur amusée. Elle croque dans une pomme et ses fesses fermes et rebondies se trémoussent jusqu’à la cuisine, en simple tee-shirt et vieille culotte de coton. La reine de l’anti glamour ! Je penche un instant la tête de côté, balade mon regard de ses longues jambes blanches à son sourire sardonique, à peine dissimulé par sa cascade de cheveux noirs. Ouais, elle aurait peut-être pu faire l’affaire si on n’était pas amis de longue date, et maintenant colocs. Je joue avec mon piercing que je glisse entre mes lèvres, puis me secoue mentalement. Je ne vais certainement pas m’aventurer sur ce terrain. Elle pose une main sur sa poitrine, prenant un air faussement tragique. — Oz… tu es toute ma vie… ne me laisse pas…
Parfait ! S’il s’est excusé, on peut tout lui pardonner ! Même le fait qu’il t’ait balancée comme un vieux chiffon après ta première fois !
On ne peut rien tirer de ce grand châtain aux yeux verts avec en prime un corps de magazine à moitié tatoué et percé. Je plains les filles qui osent s’y frotter. J’ai au moins la meilleure partie de l’iceberg. Je lui dois tellement, bien plus qu’il ne l’admettra jamais.