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Critique de florigny


D'emblée le lecteur connait les raisons pour lesquelles Annie,15 ans, est devenue Milly avant d'être placée dans une famille d'accueil, les Newmont dont Mike, le papa est psychologue, Saskia, la maman est un peu perchée, et Phoebe, la fille du même âge que Milly, est une peste gâtée qui règne en maître sur sa bande de lycéennes volontiers harceleuses. Annie/Milly a bénéficié d'un programme de protection des témoins parce qu'elle a dénoncé et permis l'arrestation de sa mère, tueuse en série. Dans l'attente du procès imminent, les services sociaux, psychiatres et Mike, tentent tant bien que mal, d'exorciser tout le mal auquel Annie/Milly a été confrontée durant son enfance, comme victime ou spectatrice, et de la préparer à l'épreuve de son témoignage face aux juges et aux jurés et surtout à sa mère.


Ce n'est donc pas la recherche et la découverte d'un coupable qui provoque une tension et crée le suspense, puisque Ali Sand, très astucieusement, distribue toutes les cartes du jeu avant d'entamer la partie et joue cartes sur table. Mais alors, d'où provient l'emprise exercée sur le lecteur par le sang du monstre ? de l'auteure, il est dit par l'éditeur qu'elle a été infirmière en pédopsychiatrie, et tout le roman est irrigué par son expérience professionnelle, pas de manière ostentatoire et pédante, mais subrepticement, dans les infimes détails des comportements, pensées ou propos des personnages, qui sonnent justes et vrais, et deviennent donc très inquiétants. Sans effet spectaculaire ou sanguinolent, Ali Sand contrôle parfaitement l'effarement qu'elle communique au lecteur, elle le distille à petites doses, au fil des pages, en créant lentement des liens asphyxiants entre les protagonistes. Dès le départ, on devine l'inéluctabilité du dérapage, du drame, mais lequel ?


Un premier roman brillant et intelligent en raison de l'originalité de l'intrigue, de son style, mais surtout de son atmosphère et de l'analyse subtile des personnages. Il serait coupable d'en dire davantage.
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