Le Sang du monstre

Ce soir-là, une horde de flics pénètre chez elle et arrête sa mère. Annie n'a pas eu d'autre choix que de la dénoncer afin que tout cesse. Accusée d'avoir tué 9 enfants, son procès aura lieu dans quelques semaines et Annie, 15 ans, sait qu'elle devra témoigner. En attendant, celle qui est aujourd'hui devenue Milly Barnes est placée en famille d'accueil, dans un quartier chic de Londres. le père, Mike, est psychologue, spécialiste des traumatismes, et va tout faire pour aider la jeune fille à surmonter ce drame. La mère, Saskia, est transparente. Désoeuvrée, elle abuse aussi bien de l'alcool que de la drogue et passe son temps entre shopping et yoga. Leur fille, Phoebe, ignorante de la situation, voit aussitôt d'un très mauvais oeil cette nouvelle intrusion et est jalouse du temps que son père passe avec Milly. Les deux jeunes filles inscrites au même lycée privé, Milly, qui tente de passer inaperçue et de vivre normalement, est aussitôt mise à mal par Phoebe et ses copines. C'est dans cette ambiance tendue, avec cette crainte tenace de ressembler à sa mère dont elle entend parfois la voix, que l'adolescente va se préparer pour le procès...

Annie, alias Milly, avait-elle réellement d'autre choix que de dénoncer sa propre mère ? Aurait-elle eu la conscience tranquille de la laisser ainsi perpétrer des meurtres sans jamais être inquiétée ? Peut-elle craindre de devenir un monstre comme sa mère ? S'il lui aura fallu du courage pour aller voir la police, il lui en faudra beaucoup plus pour tenter de vivre le plus normalement possible, surtout avec un passé aussi lourd. Si Mike fait preuve d'empathie, de confiance, tout en ignorant superbement le malaise ambiant au sein de sa propre famille, Saskia, elle, semble en avoir peur tandis que Phoebe a trouvé en elle le parfait bouc-émissaire. Aussi peine-t-elle à trouver sa place. Ce n'est qu'auprès d'une gamine, Morgan, issue d'un quartier défavorisé, et sa conseillère, Melle Kemp, qu'elle trouvera un tant soit peu de réconfort. Mais derrière Milly se cache une jeune fille en proie à de nombreux doutes, qui sait se façonner une belle image tout en camouflant son véritable moi. Dans ce roman tendu, parfois oppressant, Ali Land donne la parole à Milly qui, en phrases incisives, nous raconte ce qu'elle sait. Et l'on pressent qu'elle ne dit pas toute la vérité. Tous les personnages, minutieusement dépeints et psychologiquement approfondis, sont parfaitement crédibles. L'auteure signe un premier roman tout aussi prenant, dérangeant que subtil, jusqu'au dénouement pour le moins étonnant.
Un thriller insidieux...

Dès janvier, j'avais repéré la parution de ce thriller psychologique dans l'agenda de chez Sonatine.
Sonatine, à qui je voue toute ma confiance, puisque je suis rarement déçue, j'ai même envie de dire, jamais !
Une maison d'édition, qui pour moi, est un gage de qualité concernant les thrillers psychologiques !
Mon trip, quoi !
D'ici, décembre, je vais encore me jeter sur quelques unes de leurs parutions, les yeux fermés !

Le sang du monstre ne déroge pas à la règle.
Ali Land, dont c'est le premier roman, a su me captiver dès le prologue.
Je n'ai pas pu décrocher, tant l'intensité de la tension qui règne tout du long de ce récit m'a tenu en haleine.
Très vite, nous devinons que des choses terribles se sont passées... (et que ce n'est pas fini...)
Que derrière ses traumatismes, la dénonciation de sa propre mère, Milly (Annie, en vraie) nous cache bien des secrets.

Son récit, à sa mère ( elle emploie le "je" et le "tu" tout du long), débute à son arrivée dans sa famille d'accueil.
Son tuteur étant son propre psychologue.
Phoebe, la fille de la famille, qui a pourtant le même âge qu'elle, ne l'aide pas à son intégration, ni dans la famille, ni auprès de ses nouveaux camarades de classes, bien au contraire !
Nous suivons donc Milly, dans les jours qui précèdent le procès de sa mère, qu'elle a envoyé en prison, en délivrant des preuves très concrètes des meurtres qu'elle a commis.
Procès pour lequel, elle cherche la force nécessaire pour témoigner.
Elle y tient !
Pour sa reconstruction ! Et en finir avec cette petite voix qui la domine et la plonge dans la culpabilité et l'empêche d'avancer !

Un thriller addictif !

Des comportements inquiétants, qui attisent notre curiosité et nous questionnent grandement !

Pas de grandes surprises ! On s'attend à quasi tout ce qui va se passer, toutes les révélations, tous les événements qui vont se dérouler, mais le suspens réside dans le "Qui ? Plutôt lui ? Plutôt Elle ? Ou les deux ? A quel moment ? Où ? Comment ? Et surtout, quand ?"
Ca bouillonne grave !

Tension psychologique, au maximum !
Respiration saccadée, ventre tiraillé, cerveau en ébullition...

Terrifiant, dérangeant, passionnant !

Laissez vous accueillir dans ce petit quartier huppé de Londres, où les apparences sont bien trompeuses...

Ce que j'ai ressenti:…Comme un étau qui se resserre irrémédiablement autour de ton cou…

Toi…Comme une ombre…

Toi…Comme une menace sous-jacente de tous les instants…

Toi…L'inconcevable…

Toi…Ce Monstre…

Et Elle, Annie, comme une proie, qui nous raconte sa nouvelle vie, ses états d'esprits…

Saisissant…

Voilà bien un thriller qui m'aura bouleversée pendant ses deux jours…Impossible de lâcher ses pages! C'est incroyable, l'effet qu'il vous donne…Entre empathie et répulsion, entre Bien et Mal, entre enfance et adolescence: tout est millimétré pour vous mettre mal à l'aise, ne sachant jamais ce qui vous attend, vous tournez les pages plus vite que l'ombre qui vous surveille par le trou dans le mur…Perturbante cette lecture, à bien des égards… Elle vous laisse en bouche , une amertume…Le goût et le Sang du Monstre…

Un monstre…Toi…Il n'est pas plus effrayant que ce monstre qu'on ne peut nommer. Qui est Présence, Trace indélébile, Marque ineffaçable, mais aussi substance non tangible, presque palpable mais jamais tout à fait…Un fantôme, une ombre, un danger sans visage…Tout le chef d'oeuvre tient de là, ce thriller oppressant qui te dérange, mais qui referme sa main sur ton esprit sans que tu le sentes, qui s'insinue dans tes veines sans que tu en prennes conscience…

« Il n'y a pas plus grande trahison que lorsqu'on trahit son propre sang. »

Ali Land maîtrise autant le suspense que les comportements souvent inquiétants des adolescents. Elle arrive à nous faire rentrer dans son histoire en même temps que dans les esprits perturbés de l'entre-deux âges. J'ai été soufflée de lire cette connaissance de cet âge difficile, de ces moments transitoires de la recherche d'identité, ses émotions à contre sens qui les submergent, des actes violents qui caractérisent ce passage à l'âge adulte. En 350 pages, on revient vers cette période de tous les possibles, on explore toutes les phases de cette construction du Moi: Moi, par rapport aux autres, Moi après Toi, Moi dans cette société, Moi après l'Innommable…Annie, c'est un personnage fort, incarné, hypnotique.

Coup de coeur pour cette lecture cadencée d'une main de maître, entre psychologie et violence tapie, j'ai été secouée mais j'ai adoré ça!!!Je ne vous raconterai pas tout mais je vous dirai juste de vous jeter sur ce thriller monstrueux et efficace en cette rentrée littéraire!

J'ai raconté l'histoire, encore. Et encore. Je leur ai tout raconté. Enfin. Presque tout.

Lien : https://fairystelphique.word..

Bon sang, quel excellent roman ! L'éditeur Sonatine est définitivement incontournable pour qui est amateur de thrillers psychologiques puissants et inventifs.

Pour sortir du lot d'un sous-genre littéraire aussi prolifique, il faut trouver sa voix. Ali Land a clairement trouvé la sienne dès son premier roman. le sang du monstre est une plongée dans la psyché d'une adolescente de 15 ans ayant passé toute sa vie au coté d'une mère « différente ». Une maman extrêmement présente, infirmière le jour, tortionnaire et tueuse en série la nuit… Jusqu'à qu'elle la dénonce et se retrouve placée en famille d'accueil.

Comment se sort-on d'une enfance traumatique, où les repères ont été inculqués à travers le prisme d'un esprit malade et violent ? Comment trouver sa place dans une société qui elle-même accepte la violence des relations quotidienne ?

Ali Land est une ancienne infirmière en pédopsychiatrie et a toujours été fascinée par la santé mentale des ados. Une fascination que l'on retrouve dans chaque paragraphe de cet épatante histoire et les yeux cette jeune fille narratrice (le roman est écrit à la première personne).

Mais qu'est-ce-qui peut bien faire la différence et sortir ce roman du lot ? Sa narration justement et l'abîme de cette plongée psychologique. Ali Land est anglaise. On est donc loin du style parfois assez lisse des romans d'outre-atlantique. le style de l'auteure est hyper expressif, parfois cru, et tellement empli de sous-entendus que le lecteur ne sait jamais sur quel pied danser.

Le genre de lecture qui rend nerveux ; syndrome des jambes sans repos ; la boule au ventre tant on s'attache au personnage tout en craignant de découvrir ce qui se cache derrière sa personnalité complexe.

Difficile de garder son sang-froid face à cette intrigue dure et cette écriture syncopée. Ali Land découpe son style tout autant qu'elle autopsie les pensées de son héroïne. Écriture haletante, changement de tempos, et le lecteur est pris à la gorge à force de découvrir l'inconcevable de ce qu'à vécu Annie durant son passé. Et à se faire un sang d'encre également, à la suivre, tentant de se faire une place dans le monde impitoyable des adolescents.

Le récit est admirablement construit, sans que l'auteure n'en fasse des tonnes, toujours avec une subtilité qui engendre le malaise. le sang du monstre est un roman sur la complexité des relations parents-enfants, le lien indéfectible qu'on peut avoir avec un géniteur pourtant violent. On ressent la culpabilité que peut éprouver la victime et son sentiment de ne pas être normale. On vit à fond, en accompagnant la narratrice, les doutes, les failles et les comportements induits d'une telle « éducation ». Toujours avec finesse. Un personnage tellement fort qu'on l'imagine fait de chair et de sang tout au long de ces 350 pages. Bon sang ne saurait mentir ?

Et puis il y a cette réflexion sur la violence adolescente et leur difficulté à trouver leur place sans se perdre dans les excès. Un sujet dans le sujet qui ne fait qu'accentuer la tension.

Ali Land frappe fort avec son premier roman. Elle a clairement quelque chose dans le sang et un talent qui explose à travers sa narration très personnelle, vivante et suggestive. Une belle réussite qui prend aux tripes.
Lien : https://gruznamur.wordpress...

Bravo à Ali Land, l'auteur de ce thriller "aimant". J'utilise ce terme car impossible de passer à côté sans le regarder avec une simple pensée, dés que j'ai 5 minutes je lis au moins quelques pages.
Milly est une adolescente qui est placée chez Mike, psychologue, Saskia sa femme et Phoebe leur fille. Ce placement fait suite à l'arrestation de sa mère, tueuse en série, qui a été denoncée par sa propre fille.
Comment Milly évolue dans cette famille d accueil, comment elle se prepare au procés et comment se deroule celui-ci ? Tout cela est très bien décrit. On entre dans les méandres de l'esprit de Milly. On redoute à chaque page tournée car le climat est lourd, le climat est anxiogène.
Il ne peut en être autrement, tous les indices sont là, le drame rôde, d'où va-t-il venir ? de qui va-t-il venir ? Mais on y échappera pas, on le sait, on le devine.
Je dis rncore bravo à l'auteur pour qui c'est son premier roman. Je reprend les termes de la 4eme de couverture, c 'est un roman obsédant.