Tout ce que je haïssais prodigieusement chez la gent masculine était réuni en un seul et même individu. Comme tout Casanova qui se respectait, il en profitait évidemment pour accumuler les conquêtes sans se préoccuper des cœurs qu’il brisait au passage. Quand une femme adoptait ce genre de comportement, elle était jugée sévèrement et on la traitait de traînée, de nymphomane et d’un tas d’autres adjectifs peu glorieux. En revanche, lorsqu’il s’agissait d’un homme, les qualificatifs devenaient beaucoup plus modérés, tolérants, presque admiratifs ou envieux. On disait de lui qu’il était un tombeur, un don Juan, voire un débauché dans le pire des cas. En ce qui me concernait, c’était exactement du pareil au même.
Tu ne vis plus, tu ne sors plus, tu ne côtoies personne de ton âge, excepté moi. C’est vrai, tu as connu une véritable tragédie, mais tu ne peux pas continuer ainsi. Te couper du monde, te confiner dans une bulle hermétique et t’enfermer dans le passé n’améliorera pas les choses, au contraire. Tu n’es pas morte et tu dois recommencer à vivre.