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Critique de enjie77


« Pour Bouly, cet incorrigible dragueur bas du front mais tellement attendrissant ».

C'est le livre d'un fils en hommage à son « petit papa » parti ailleurs dans un monde inaccessible en mai 2017. Alors ce fils ressent le besoin de coucher sur le papier, les évènements dont il se souvient, un peu comme un besoin d'éternité, pour ne pas oublier, pour lui dire une fois encore combien son absence est douloureuse, combien ces instants de partage ont été de grands instants de bonheur, réminiscences lointaines, tendresse inexprimée par trop de pudeur. La remontée dans le temps ouvre la porte aux souvenirs.

« Quand j'avais quelque chose d'important à lui dire, j'étais plus à l'aise à l'écrit. Aujourd'hui, je n'ai plus le choix, je ne peux plus lui écrire ni lui parler de vive voix ».

Victor Lanoux, de son vrai nom Victor Robert Nataf, est né le 18 juin 1936 à Paris, d'une mère normande et d'un père juif tunisien. Au cours de la seconde guerre mondiale, ses parents lui donneront le patronyme de Lanoux pour le protéger. Ils l'enverront dans une ferme, à la La Chapelle-Taillefert dans la Creuse où il séjournera jusqu'à ses onze ans.

Plus tard, machiniste au studio de Boulogne Billancourt, c'est en observant Anthony Quinn que l'idée de devenir comédien germe dans son esprit.

De l'HLM de Boulogne-Billancourt jusqu'à la fin de Victor en 2017 à Royan, Richard nous raconte les débuts difficiles de Victor. En 1961, il débute une carrière au cabaret avec Pierre Richard. C'est avec « cousin, cousine » en 1975, qu'il connaît le succès. C'est une belle carrière qui s'annonce pour se terminer en beauté avec les aventures de Louis la Brocante dont Richard a écrit plusieurs scénarios.

Ce livre retrace les belles heures du cinéma français des années 70/80, avec les actrices et les acteurs qui nous faisaient vibrer . On retrouve Marlène Jobert, Yves Robert, Danièle Delorme, le petit Mathieu Kassovitz, Jane Birkin, Georges Wilson, Marie-José Nat qui a partagé treize ans de vie commune avec Victor, Sim l'ami fidèle, Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort, Guy Bedos et tant d'autres.

Le portrait qui se dessine au fil des pages est en adéquation avec l'image que Victor renvoie au cours de ses apparitions sur le grand comme le petit écran. Un être fraternel, bourru, tendre, dragueur, bon vivant mais qui peut aussi se montrer emporté. Pour Richard, ce n'est pas si facile d'être le fils de Victor d'autant que la communication fait défaut entre eux et que la discorde entre sa mère et son père au cours de son adolescence, ne fait qu'accentuer le fossé qui les sépare. C'est un adolescent en proie au mal être qui part à la dérive et dans ce livre, Richard brise le silence.

Mais les années passent et la collaboration de Victor et Richard se fait de plus en plus féconde. En 2007, Richard fait un malaise sur le tournage de Louis la brocante. Il doit être opéré d'un anévrisme de l'aorte. Il se réveille de l'opération paraplégique. C'est très émouvant de lire ce récit où, petit à petit, Richard devient le père de Victor et Victor l'enfant de Richard. Des photographies ont été insérées au milieu de ce livre. Elles renforcent un peu plus cette sensation d'intimité avec le lecteur qui fut aussi spectateur.

C'est un moment plaisant et touchant que cette lecture d'autant plus que Richard a aujourd'hui soixante ans et parle de son « petit papa » avec beaucoup de tendresse.

« Les cendres ont donc été dispersées dans la Seudre, un fleuve côtier dont l'estuaire se jette en face de l'Ile d'Oléron. J'étais heureux de voir que sa volonté allait être respectée à la lettre et dans un si bel endroit, une rivière majestueuse, imposante, un miroir immense comme un reflet entre ciel et terre presque solennel, tourné vers l'Océan et personne d'autre à l'horizon pour troubler notre recueillement ».

N.B ; Je tiens à remercier les Editions PLON et masse critique BABELIO pour m'avoir adressé ce livre.
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