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Critique de croquemiette


Deuxième roman d'autofiction de Michelle Lapierre-Dallaire, ce texte court et vif s'attache à dépeindre la relation de l'autrice avec sa mère, femme magnétique, solaire, ardente mais aussi dépressive, alcoolique et imprévisible.

La petite-fille en est amoureuse, cet amour absolu et impossible est mis à mal par l'instabilité et les névroses de sa mère. Elle est fascinée par la féminité et le désir qu'elle fait naître chez les hommes qui se succèdent le week-end. La cloison est fine.

La mère et la fille partagent une intimité malsaine qui, au fil que la petite grandit, se mue en rivalité, entre autre sexuelle. Mais rien n'est simple. Les rapports entre ces deux femmes sont extrêmement complexes, un genre de «je t'aime, moi non plus» sans fin, jusqu'à ce qu'elles soient séparées.

L'autrice explore aussi les différentes formes de désir. le corps et tous ses fluides sont très présents dans ce texte, entre répulsion et sublime, ce qui est bien résumé par la quatrième de couverture «La ligne entre la fascination et la nausée est mince et je la franchis sans cesse.» Victime de viol, l'autrice s'est mise à nu de bien des façons, que ce soit par l'écriture ou la prostitution, activités qu'elle compare entre elles avec pertinence.

Bien sûr, on pense à Nelly Arcan, à Ovidie et à Virginie Despentes et son «king-king théorie», citée dans le texte. Mais la cantonner à la lignée d'autrices-travailleuses-sexuelles est bien réducteur. Car dans ses pages, j'y ai vu beaucoup de sincérité, de sororité et de poésie. Et j'emploie le verbe «voir» car les images des dernières pages, celles de la maison au bord de la forêt, m'ont marquée.

J'ai vraiment été bouleversée par cette lecture. C'est choc, c'est percutant, c'est profondément féministe et à la fois empreint de naïveté, de douceur et d'amour.

Une claque ! Je vais devoir lire son premier récit.
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