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Critique de latina


Pour une immersion complète dans ce pays de lumière et de traditions qu'est l'Espagne, comme je partais en Andalousie, j'ai lu en même temps cet extraordinaire document relatant l'histoire du non moins extraordinaire torero « El Cordobés », histoire liée intimement à celle de l'Espagne depuis 1936.

Le récit commence à la naissance de Manuel Benitez, en 1936. L'Espagne à ce moment connait des heures très sombres, la presque totalité des Espagnols ploie sous la pauvreté extrême à cause de quelques propriétaires terriens se croyant encore au Moyen-Age. Horrifiée par une description sans filtre de cette vie de travail non-stop et de faim perpétuelle, j'ai suivi l'enfance et l'adolescence de Manuel obsédé par les « toros » et le désir absolu de devenir riche grâce à eux. Parcours semé d'embûches, de blessures, de bastonnades : on ne rigolait pas au temps de Franco ! Devenir torero était pour lui, sans éducation, illettré, orphelin de mère très jeune et de père un peu plus tard, la seule façon d'accéder à cette vie dont il rêvait, d'autant plus que Manuel est doté d'un courage hors du commun.
Il arrivera à ses fins et deviendra « El Cordobés », adulé pour les émotions intenses qu'il suscite à chaque corrida.

Subjuguée ! J'ai été totalement subjuguée par cette façon de raconter, vivante, ultra documentée, avec des témoignages réels et intimes. L'histoire de l'Espagne est très bien expliquée, la vie privée et publique d'El Cordobés également. J'ai vibré de ce désir de « toros », moi qui déteste la corrida !

Les deux auteurs ont approché de très près le fameux torero, sa famille, ses amis, ses managers, le médecin, le curé, ainsi que tous ceux qui font d'une corrida ce qu'elle est. Chaque métier est incarné par une personne réelle. Tout est décortiqué avec passion mais de façon objective.

« Je t'achèterai une maison, ou tu porteras mon deuil », a dit Manuel à sa soeur avant la corrida qui devait faire de lui un héros national.
Un immense bravo pour ce récit où la pauvreté est intimement liée au désir de s'élever par la corrida et d'offrir à tous une vie plus décente.
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