Guns and Roses : Les objets des luttes féministes

Sauf que, donc, en 1975, le coup de « Moulinex libère la femme », ça ne prend plus ! Les féministes dénoncent la double journée et l'exploitation domestique des femmes.

Ne serait-ce pas aussi, pour certains, un moyen d'éviter de parler de tous les autres engagements de femmes sur les dernières barricades de la Commune ? Focaliser les regards, bientôt les doutes, sur une seule barricade pour ne pas voir les autres ? L'arbre qui cache la forêt. Car on ne saura sans doute jamais avec certitude s'il y a eu une barricade de femmes, ni précisément où. Aucun doute, en revanche, sur le fait qu'en maints endroits, des femmes ont combattu, au prix de leur vie.

Aussi défendent-ils la contraception - et l'avortement en cas d'échec - et non l'abstinence. Leurs arguments sont pacifistes - « moins de chair à canon », disent leurs tracts, ouvriéristes - « moins de chair à patron » - ... et féministes !

Et pourquoi "Bread and Roses", me direz-vous ? Le pain et les roses, c'est le droit au superflu en plus du nécessaire, l'utile et l'agréable, fromage et dessert ! Les roses ne sont donc pas l'éternel féminin mais la beauté du monde, revendiquée par les plus dominées. Après la victoire de Lawrence, la bien nommée Rose Schneiderman, syndicaliste suffragiste, l'explique dans un discours, en juin 1912 : "Ce que la femme qui travaille veut, c'est le droit de vivre, pas simplement d'exister - le droit à la vie comme la femme riche a le droit à la vie, et au soleil, à la musique et à l'art. (...) L'ouvrière doit avoir du pain, mais elle doit aussi avoir des roses". (p. 152)

Les roses ne sont donc pas l'éternel féminin mais la beauté du monde, revendiquée par les plus dominées. Après la victoire de Lawrence, la bien nommée Rose Schneiderman, syndicaliste suffragiste, l'explique dans un discours, en juin 1912: « Ce que la femme qui travaille veut, c'est le droit de vivre, pas simplement d'exister - le droit à la vie comme la femme riche a le droit à la vie, et au soleil, à la musique et à l'art. ..] L'ouvrière doit avoir du pain, mais elle doit aussi avoir des roses. »

Le tout ayant un coût élevé dans la vie d'une femme - 450 cycles en moyenne dans une vie, et, suprême injustice, taxé à haut niveau, parce que bon, un produit dont on a besoin plusieurs jours par mois, plusieurs décennies d'une vie, voyez-vous, ce n'est pas un "produit essentiel" justifiant un abaissement de la TVA...

Il y a enfin derrière ce livre, un rêve, un souhait: celui que s'ouvre en France, comme il en existe en Angleterre, comme il est projeté de le faire à Washington, un musée des luttes féministes. On y trouverait des photographies, des affiches, des textes emblématiques... et des objets! J'essaie donc de donner quelques idées à qui se lancerait dans l'aventure.

P-S. : ce livre étant aussi un objet, il peut servir dans la lutte contre le patriarcat, par exemple en le lançant contre un harceleur de rue.

Autant le dire un peu cash, le Code civil de 1804, pour les femmes mariées, c'est une vraie saloperie. La bague au doigt est un boulet au pied. La femme mariée doit « obéissance» a son mari- article 213 qui a libre disposition de ses biens comme de son corps. Elle n'a ni le choix de son domicile, ni le droit de le quitter, ni l'autorité sur ses enfants, aucun droit de regard sur la gestion financière des biens du ménage comme sur ses biens en propre. Elle est, qui plus est, en incapacite Civile du fait de son mariage, réduite à un statut de mineure...

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