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Critique de Emiliec28


J'ai écrit des notes au fur et à mesure :

Au bout de 3 dizaines de pages je ne saisis pas encore le point de vue des auteurs : ils disent qu'ils sont contre un catastrophisme, on s'attend donc à de l'argumentaire sur des choses positives, en ce sens le titre est trompeur (et le sera jusqu'à la fin) Dès le départ il s'agit surtout d'une énumération de textes existants (ce qui n'est pas sans me rappeler certains cours barbant quand j'étais en licence d'Histoire) et surtout de démontrer que c'est une crainte ancienne, et que donc quoi ? On s'en fait trop on verra bien ? En vérité dans L Histoire des civilisations se sont bel et bien effondrés, des peuples entiers ont été décimés donc bon ! Crainte ancienne mais plutôt légitime.

A noter également que c'est un livre pour des lecteurs relativement avertis sur les notions d'économie, ils ne prennent pas vraiment la peine de définir ou vulgariser leurs propos.

Vient ensuite un long débat de plusieurs pages sur la pertinence à appeler notre période "anthropocène" ou non, j'attends toujours des arguments contre les collapsologues...

Grosso modo, ils finissent par dire qu'on peut être catastrophiste ou collapsologue mais on peut aussi décider de voir les choses autrement. Voilà. Il n'y a pas vraiment d'arguments ni d'orientation donc on en est là et on n'avance pas. C'est possibles que les collaspsologues aient raison mais c'est aussi possible qu'ils aient tort... nous voilà bien avancé.es !

Ils nous éclairent sur la différence entre catastrophisme et collapsologie, d'un côté il y a une volonté de considérer la catastrophe comme inévitable justement pour pouvoir l'éviter et obtenir un sursaut collectif, de l'autre c'est l'idée de dire que quoi qu'il arrive la catastrophe arrivera et qu'elle est inévitable. Avec tout ça on n'est pas plus éclairé sur l'origine du titre de ce livre, de toute évidence il est bien plus angoissant que rassurant. (Et je suis page 74, soit la moitié quand même)

Ah, p.77 on commence à avoir une réelle critique de la vision collapsologue, roulement de tambour... bon pour les paraphraser "ce qui est acquis un moment donné de l'état du savoir est régulièrement remis en question, et une science sans controverse est une science qui ne fait que piétiner" En somme, ils leur reprochent de refuser toute controverse puisqu'ils (les collapsologues) partent du principe que tout va indéniablement s'effondrer et sur ce seul principe ils ont tort. Voilà. ça se défend, toutefois, un peu plus loin, ils citent Jean-Pierre Dupuy "En revanche, si une ou plusieurs plaques tournantes sont attaquées, le système s'effondrera tout d'un coup." Et ils ont l'air de considérer que cette position est, elle, tout à fait tenable. Je commence à comprendre le titre : le pire n'est pas certain mais il faut quand même s'inquiéter. du coup je me demande encore le sens de ce travail : c'était censé être rassurant ? Ou, plutôt, de dire "soyez catastrophistes, parce que c'est la merde, mais pas collapsologues parce que c'est des relous" ?

Ensuite, on nous explique le principe de climax (ce vers quoi tend spontanément une nature en libre évolution) mais je ne comprends pas trop l'intérêt (je dois être particulièrement bouchée ces jours-ci) si ce n'est qu'ils nous remettent sous le nez que la nature est imprévisible. Ok, mais les actions de l'Homme, elles, le sont beaucoup moins ! Donc l'imprévisible qui pourrait advenir serait un espèce de miracle auto-nettoyant de la planète ? j'ai hâte de voir ça !

Réfugiés climatiques entre 2008 et 2012 : de 16.7 à 43.3 millions selon les années. Au sein de leur pays ou dans un pays limitrophe. D'ici à 2050 on parle de 150 à 250 millions de personnes concernées.

Page 92 par contre je ne peux qu'acquiescer, la pique est imparable (citation reprise) l'effondrement est une peur de ceux qui ont quelque chose à perdre, qui connaissent le confort.

Sur la fin je pensais vraiment que j'allais doucement glisser dans la dépression à force de lire ce livre. "Le pire n'est pas certain" ils me font bien rire ! L'argument suivant c'est : "oui la fin du monde tel qu'on le connait arrive mais il faut en faire son deuil et écrire un nouveau monde dans lequel il fera bon vivre (pour ceux qui auront survécu) allez quoi, faites un effort, oui vous allez tout perdre, beaucoup de ceux que vous aimez d'ailleurs, mais c'est pour mieux reconstruire !" Ah bah d'accord alors ! je ne voyais pas les choses comme ça c'est vrai que tout de suite ça va beaucoup mieux !

Ils finiront par dire que la collapsologie exagère mais qu'elle est nécessaire pour éveiller les consciences. D'où une certaine tolérance des autres mouvances envers eux.

Tout ça pour ça.
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