Abysses: l'ultime frontière

Le climat n'est pas la météo : il fait la moyenne de la météo pendant un certain temps. Le climat vous dit quels vêtements acheter, la météo vous dit quels vêtements porter.

Douze à quatre: c'est encore la lune qui gagne. Ainsi que le rappelle le rapport de l'Ihest, douze astronautes ont marché sur le sol de notre satellite, quatre seulement ont plongé au point le plus profond de la planète.

Pour bien comprendre l’enjeu, comparons l’AIFM avec l’AIEA, l’Agence internationale de l’énergie atomique, qui fait office de gendarme sur la question du nucléaire. Cette organisation internationale possède à cet égard un pouvoir de contrôle et d’enquête et rend aussi compte au Conseil de sécurité de l’ONU – on en a vu un exemple avec les enquêtes de ses spécialistes sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, en Ukraine, un site pris dans l’engrenage de la guerre lancée par la Russie en février 2022. Bref, son autorité est reconnue à l’échelle de la planète. Mais qu’en est-il de son pendant abyssal ? Certes, l’AIFM a le pouvoir de définir les codes miniers et de donner les autorisations pour aller scruter, et demain miner les fonds marins, mais « quand un opérateur minier va se lancer dans une exploitation, qui va contrôler ce qui se déroule au fond de la mer ? La conformité avec les règles ? L’impact des incidents ? Qui arbitrera les litiges ? Sur quels éléments de preuve ? », interroge l’amiral Christophe Prazuck. Y aura-t-il une flotte internationale pour surveiller les sites miniers sous-marins ? « Si les perspectives économiques sont importantes, alors les risques de dérapage le sont aussi, mécaniquement », reprend le directeur de l’Institut de l’Océan.