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Critique de sylviedoc


La CoParPar, ça vous parle ? Non, certainement pas encore, mais attention, dans un avenir assez proche, la CoParentalité Partagée pourrait bien devenir une réalité ! Je vous explique le concept : vous êtes un jeune couple fertile, et vous avez accepté de participer à ce programme censé rétablir l'égalité des chances en matière d'éducation "les enfants échappent au conditionnement par les origines de leurs géniteurs et il en est enfin fini de la prédestination sociale". Mais comme les couples infertiles ou les couples homosexuels ont accès à ce programme, si vous n'avez pas de chance votre bébé sera donné à un autre couple, et vous n'en aurez pas d'autre en échange, comme cela arrive à Mélanie et Dylan dans ce roman. Dur pour la jeune maman, qui paye cher son idéalisme généreux. le bébé en question, nommé Elton, a été attribué à un couple d'homosexuels aisé et fait figure de symbole du projet. Mais tout le monde n'est pas d'accord, et bientôt Elton va être enlevé par Victor Perrodeau, frère de Mélanie et confié secrètement à une famille plus "conforme" selon lui, c'est-à-dire des bourgeois dont l'idéologie rappelle celle des partisans de la "Manif pour Tous". Cet enlèvement va déclencher des réactions en chaîne, et réveiller des antagonismes latents qui ne demandaient qu'à exploser. Dès lors la violence va monter crescendo dans les banlieues des grandes villes où les "Français de souche" vont se faire expulser de leurs pavillons par les "immigrés musulmans" et se retrouver errant sur les routes et demandant asile à qui voudra bien les accueillir. La police, l'armée et même des légionnaires vont à leur tour entrer dans la danse, et l'on assiste dès lors à des affrontements sanglants entre ethnies, mais aussi entre partisans de la "modernité" et gardiens de la tradition et de l'esprit Gaulois. Au milieu de cette guerre (car c'en est devenu une), un policier tente de résoudre le mystère de l'enlèvement du bébé qui a mis le feu aux poudres. L'inspecteur Ledhu est sans doute le personnage le plus honnête de l'histoire, mais il finira par abdiquer devant la corruption de ses supérieurs...
Voilà pour les grandes lignes, mais bien sûr ce récit compte bien des intrigues parallèles et de nombreux personnages vont interagir. L'action s'emballe très vite, on passe d'un endroit à un autre et d'un point de vue à son opposé sans reprendre haleine. Beaucoup de politique, de corruption, d'idées nauséabondes (en tout cas chez certains personnages), sans doute un peu trop pour ma petite âme sensible (!). Au bout d'un moment, vers le dernier tiers du roman, j'ai commencé à décrocher, et j'ai eu du mal à finir l'histoire. L'écriture au présent contribue à mieux vivre l'action en direct, mais elle est parfois un peu brouillonne, comme si l'auteur était pressé de nous livrer plein d'infos en peu de temps. Je pense que le livre aurait gagné à être un peu élagué, quelques personnages me semblent superflus (par exemple la fille de Garoniac). L'idée de départ est très intéressante, c'est d'ailleurs ce qui m'a attiré vers le roman, mais elle me paraît insuffisamment développée, elle n'est qu'un prétexte aux affrontements qui constituent le coeur du récit. Une relecture pointue aurait également évité quelques erreurs. Bon, je pinaille peut-être un peu, dans l'ensemble l'histoire est intéressante et nous montre vers quelles dérives nous risquons de nous diriger si nous n'y prenons pas garde. Je l'ai juste trouvée inutilement compliquée, et bourrée d'attitudes caricaturales. Je ne me risquerai pas à penser que certaines idées mises en avant puissent être celles de l'auteur, l'écriture permet justement à un auteur de se dissocier totalement de ce qu'il pense dans la vraie vie, mais en tout cas elles m'ont bousculée, voire choquée. Au moins ce livre ne m'aura pas laissée indifférente !
Juste encore un mot concernant la couverture : celle présentée sur Babelio est infiniment plus réussie que celle de l'ouvrage que j'ai reçu, qui représente un homme vêtu d'une doudoune orange, de dos sur une route la nuit, son genou dans la mire d'une arme.
Merci beaucoup à Magnus Latro de m'avoir adressé son roman en SP.
Je le recommande aux amateurs d'uchronies et d'action débridée !
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