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Critique de Aifelle


Voilà un roman au titre assez intrigant, qui s'avère être plein de fantaisie et fleure bon les années 80.

Je pense que tout le monde a en tête la célèbre silhouette miterrandienne, son chapeau et son écharpe rouge. Daniel Mercier, momentanément esseulé, va dîner dans une brasserie parisienne et a l'énorme surprise de s'apercevoir que son presque voisin de table est Mitterrand.

Subjugué, il ne perd pas une miette de ses faits et gestes et lorsqu'il sort en oubliant son chapeau, sans réfléchir, Daniel le subtilise et part avec. Dans les jours qui suivent, le couvre-chef lui donne une assurance qu'il n'a jamais eue et il se retrouve promu directeur après une brillante intervention dans une réunion.

Il est persuadé que c'est le chapeau qui l'a dynamisé et lui a permis ce coup d'éclat. Aurait-il bénéficié d'une partie de l'aura et de l'autorité de son illustre propriétaire ? Nommé en province, Daniel oublie le chapeau dans un train, à son grand désespoir.

Changement de décor, c'est Fanny qui le récupère. La jeune femme perd son temps avec un amant marié et n'arrive pas au bout de ses projets d'écriture. Elle retrouve l'homme le soir même dans un xème hôtel miteux et anonyme. Elle trouve enfin le courage de rompre et va pouvoir passer à autre chose. Sans rien connaître du propriétaire du chapeau, elle fait le lien avec son irruption dans sa vie et son nouveau courage.

Elle le laisse sur un banc public où il est trouvé par un parfumeur dépressif, en panne d'inspiration depuis plusieurs années. le chapeau va continuer son travail de transformation. Il y aura encore un grand bourgeois qui va envoyer valser les conventions de son milieu, au grand dam de son épouse. Et la ronde sera bouclée avec le retour de Daniel Mercier qui n'a pas perdu l'espoir de retrouver le chapeau.

J'ai apprécié les portraits des propriétaires successifs. L'auteur les décrit avec finesse et psychologie, je me suis particulièrement attachée au distingué parfumeur et au grand bourgeois. L'ensemble est mené avec légèreté et la dernière pirouette de l'histoire clot l'errance du chapeau avec maestria.

L'intérêt est aussi de revisiter les années 80 avec Yves Mourousi au journal télévisé, Michel Polac et son chaos programmé, Coluche, le minitel, l'heure de gloire d'Apostrophes, canalplus, les otages du Liban, l'attentat de la rue de Rennes, la vie avant les portables etc ..

Un excellent moment de détente, intelligemment mené.
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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