À quoi bon se prendre la tête à leur expliquer l’enfermement ? Les cris, de jour comme de nuit, les bagarres, les pleurs, les hurlements de détresse à vous faire exploser les tympans, la peur omniprésente, les suicidés retrouvés pendus au petit matin, cette odeur entêtante de produits désinfectants, et cette promiscuité imposée comme un fait exprès aux plus faibles. L’enfer sur terre…
Au premier coup de pelle, la tête de [...] s’était détachée pour finir sa course sous un buisson distant de plus d’une dizaine de mètres. Son sang avait giclé du haut de son tronc comme un geyser et, pis encore, elle avait agité ses bras dans tous les sens, avant de s’écrouler comme une masse à plat ventre sur la tombe. Un vrai bonheur.
Vous savez, avec les jeunes, il faut s’attendre à tout, c’est comme avec les détenus, quelquefois, on a l’impression de bien les connaître, et pourtant il arrive que l’on soit franchement déçu.
Elle revoyait cette pauvre Elisabeth s’évertuant à afficher sa supériorité, à jouer à la maîtresse de maison, alors qu'en définitive elle était déjà condamnée.
Qu'est-ce qu'elle avait été s'imaginer, cette andouille ? A qui croyait-elle avoir à faire ? A une petite bonniche bien docile et gentiment soumise ? Eh bien, elle allait voir ce qu'elle allait voir.