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Critique de CaroGalmard


Finalement, Fille c'était pas si mal.
Il faut passer les premières pages consacrées à la naissance de l'héroïne, qui sous prétexte de planter le décor, souffrent d'une certaine lourdeur.. On dirait un orchestre de jazz qui reprendrait sa phrase musicale fétiche ad libitum. À vous donner la nausée. J'en étais arrivée à me dire que la suite allait vraiment être longue si le reste du roman était du même acabit.

Fort heureusement la suite s'arrange et s'équilibre. Sans sombrer dans l'écueil du militantisme féministe à outrance. Ce qui était ma crainte
Un s'agit d'une juste exploration de la manière dont une fille devient fille (la phrase fonctionne aussi très bien avec « femme » grâce à Simone), par rapport aux garçons, mais surtout au regard de la société, de son époque, des copines et de la famille.
C'est fin, juste, sans chichi. On explore ainsi trois phases clés dans la vie d'une femme : devenir femme, devenir mère, quand sa fille devient adulte.
L'époque a toute son importance dans ce roman, puisque notre héroïne débarque dans ce flou artistique un peu déstabilisant, mais si foisonnant, des années 60/70. Eh oui, à ce moment-là les femmes ont enfin eu le droit de travailler sans en référer à leur mari, le droit d'avoir un chéquier, d'avoir un enfant ou pas.
Les salons des arts ménagers ont vite été relégués à une coutume d'époque antique, par les festivals de musique. Les écoles sont devenues mixtes. Tout à coup, les garçons et les filles, se sont retrouvés mélangés, sans mode d'emploi. Alors chacun a inventé ses codes, a tenté de décrypté l'autre, cet inconnu. Car en ces temps-là, on ne parlait pas de tout ce qu'il se passait sous les tricots de corps et encore moins sous la ceinture. Déjà les ragnagna, c'était tout une affaire de femme passée sous silence. Alors évoquer la sexualité…bouh. D'où la difficulté pour les filles de l'époque à trouver les informations fiables et à se construire d'après elles dans leur relation au garçon.
Et que je te fais des remarques sexistes, des blagues graveleuses, quelques gestes déplacés. C'est normal, non ? Si les femmes n'exhibaient pas leurs guiboles comme ça, il y aurait moins de problèmes.
Il y a aussi les mâles qui se protègent mutuellement des maux qu'on leur reproche. Ils se couvrent les uns les autres dans un esprit de confrérie anti-femme assez abject.
Voilà en résumé ce qui se passait à l'époque. Ce qui je l'espère, se passe moins à l'heure actuelle, encore que c'est jamais gagné ; ne serait-ce que quand on voit les USA et le droit à l'avortement qui prend l'eau. Attention aussi à ne pas sombrer dans l'excès inverse ; pour exemple mon fils de 13 ans qui me dit que les profs sont sexistes contre les garçons à force de vouloir protéger les filles.

Bref, c'est pas facile, mais déjà, quand on communique plus franchement, qu'on évite les tabous et les non-dits, un grand pas est fait pour aller vers l'autre.

Alors, faut-il le lire ? Oui. C'est de la belle ouvrage. Même si Je ne suis pas dithyrambique au point de l'élire meilleur livre de l'année.
En parallèle, il me semblerait intéressant d'écrire le livre « Garçon » en miroir…
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