Citations sur Les valises (26)
« Vivre, ce n’est pas quelque chose que l’on fait, c’est quelque chose qui se fait sans vous, mais à travers vous, comme si l’on vous donnait à manger un aliment tantôt doux, tantôt amer, qui n’a pas besoin d’être mastiqué ni avalé pour descendre dans votre ventre. »
« Je suis de ces enfants qui frémissent quand le vent apporte les cris des oiseaux à leurs oreilles démesurées, je suis de ces enfants aux joues peintes de terre et de honte, mes yeux sont désespérément ouverts sur le monde et le monde est fermé… »
Je le regarde avec intensité pour essayer de faire ressurgir le souvenir, mais plus je le regarde et plus le souvenir s’éloigne. Comme un rêve qui ne nous laisse qu’un sentiment fugitif, et plus on tente d’en retrouver le fil, plus il nous échappe.
Son lit est plus grand que le mien, mais ce n’est pas vraiment un lit double. C’est pour une personne et demie. Genre, une femme et le souvenir d’un homme, pas un homme entier en chair et en os.
Tu as le droit de savoir qui tu es.
À chaque nouvelle lecture, je découvre des détails qui m’avaient échappé, ou un sens nouveau à une phrase que je connais pourtant déjà par cœur.
Ce qu’on regarde sur terre finit toujours par disparaître derrière quelque chose, tellement la terre est encombrée. Mais dans ce ciel limpide, les oiseaux s’évanouissent tout simplement. Il y en a sûrement des milliers à voler au-dessus de nos têtes mais on ne les voit simplement pas… cachés derrière rien, juste une poussière dans l’air. J’aimerais tant me lever, étendre les bras et m’envoler, disparaître aussi, ne plus sentir le poids de mon corps attaché au bitume.
Ainsi, un père serait une sorte de guide...Alors, quand on n'a pas de père dans sa vie, ça veut dire qu'on est perdu ? Q'on a pas de repère ? Pas de bras, pas de chocolat ; pas de père, pas de repère ! Et une mère, qu'est-ce que c'est, si ce n'est pas un guide ? Un abri, un refuge, une protection ? Ce serait ça, d'avoir deux parents : un qui montre le chemin et l'autre qui boutonne ton manteau avant que tu ne t'y engages ?
Parfois, Jérôme me fait l'effet d'un ouragan ; il te bouscule d'un coté, te laisse trente secondes de répit, puis repart à l'attaque de l'autre côté, soulève ta robe, emmêle tes cheveux, met des larmes dans tes yeux et te laisse le cul par terre avec des courants d'air dans la cervelle !
C'est toute sa vie qui sort de terre dans ce potager. C'est tout ce qui reste de sa vie. Et me revoilà, après douze ans, espèce de grande plante sauvage, et pas comestible, qui vient mettre le bazar dans ses plates-bandes.