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Critique de Agneslitdansonlit


Quel uppercut que ce roman, aussi sensible qu'il est violent car il nous communique une profonde envie de hurler, sur cette injustice flagrante, ce chagrin insondable, cet arrachement des Chagossiens à leur terre, à leur coutumes, à leur vie.
C'est aussi une histoire d'Amour, entre un homme et une femme, un amour filial entre un fils et sa mère qui lègue a ce dernier ses racines, son histoire, da dignité et sa combativité. Et ce dernier lui rend bien: il portera ce combat au delà de l'existence de cette femme blessée, il y vouera lui aussi sa vie, y engagera ses forces.
Une histoire d'amour filial encore entre un fils et un père, dont il s'aperçoit rapidement qu'il n'en est pas le père naturel, mais l'Amour l'emporte là encore. L'amour est un choix assumé. Pas de place ici à la mièvrerie, l'amour empreint les personnages qui se débattent autant que l'Etat et les puissants les écrasent, les dessaisissent de tout, les broient comme s'ils n'étaient qu'insectes.

Bien sûr, les évènements sont romancés, ce qui n'enlève rien à L Histoire, celle qui malheureusement a privé les Chagossiens de leur île, sur décision de l'état britannique, pour la bétonner et la louer à des "intérêts supérieurs", américains! le tout avec la bénédiction de l'Etat mauricien. Les Chagossiens et leur île Diego Garcia, sont une simple monnaie d'échange, quantité négligeable, comme ils l'étaient déjà quand on remonte l'histoire pour constater tristement que leurs ancêtres étaient déjà des hommes et des femmes arrachés à leur terre natale : Madagascar ou Mozambique...
Quel triste destin que la perpétution d'un drame sur différents siècles, qu'aucune justice ne viendra réparer. C'est donc l'amour dans ce roman qui nettoiera les plaies béantes de ce traitement inhumain. Les habitants de ces îles chargés dans la cale des bateaux, pires que des bestiaux, sans avoir ni le temps, ni le droit d'emporter quoique ce soit, sans eau, ni nourriture, on les décharge comme une cargaison nauséabonde sur le port de Maurice sans rien, et ils sont priés d'aller traîner leur misère ailleurs... de l'injustice sur l'injustice. Et ça continue encore aujourd'hui en l'absence de décision probante de l'état britannique. Je ne peux qu'espérer que ce livre éclairera ce drame humain pour qu'enfin justice soit faite.
Un dernier mot pour cette image terrible, décrite par l'auteur, qui restera dans la mémoire (photo à la fin du roman) : les sépultures des ancêtres sont tombées dans l'abandon, fissurées, abîmées et juste à coté... La photo des tombes des chiens utilisés par les militaires, belles, blanches, bien entrenues et fleuries... tout est écrit en une photo.
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