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Critique de Stella54


Connaissez-vous l'archipel des Chagos qui se situe dans l'Océan indien ?
Non, pas vraiment, personne n'en a entendu parlé en France. Eh bien c'est précisément pour cela que Caroline Laurent a écrit ce fabuleux roman Rivage de la colère. Car il y a de quoi être en colère quand on sait de quelle tragédie ignoble ont été victimes les chagossiens. Ce récit leur rend hommage, tente de leur rendre justice, mais surtout leur donne une belle visibilité.
Nous nous situons principalement fin des années 60, Marie-Pierre Ladouceur vit sur l'île de Diego Garcia, l'archipel des Chagos est alors encore rattaché à l'île Maurice. Une femme naturelle, libre, besogneuse et authentique, pleine d'amour et d'allégresse ; Marie-Pierre est dans son élément. Elle travaille dans la production de coprah et partage une case avec sa fille Suzanne, à côté de sa soeur et sa tante. Son quotidien paisible chavire le jour où elle rencontre Gabriel, un élégant Mauricien venu seconder l'administrateur colonial.
L'île Maurice gagne son indépendance quelques mois plus tard et tout bascule pour les chagossiens. Des soldats les convoquent sur la plage et leur annoncent impavides qu'ils ont une heure pour rassembler le strict minimum, abandonner leur terre, leurs animaux et leur maison, afin de quitter l'île.
Des années plus tard, Marie-Pierre perdra sa douceur pour la transformer en colère, puis en rage, et enfin, en révolte. Une femme déterminée à faire justice à ses concitoyens, sa famille, à elle-même.
Caroline Laurent, autrice d'origine mauricienne, a beaucoup étudié le sujet dans le but de nous offrir un récit des plus authentiques et immersifs. Une écriture originale, à la fois poétique et sensorielle, le tout parfumé du dynamique langage créole. Chaque personnage connaît une évolution remarquable au cours du récit, ce qui apporte une dimension psychologique profonde et captivante.
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