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Critique de Noetique01


Un gros ouvrage fort complet. Lavelle argumente finement et sa théorie de la participation permet de réenvisager complètement les traditionnelles questions de l'universalité et de la particularité, en évitant que l'universalité soit un simple abstrait vide et en évitant de perdre la multiplicité dans un quelconque oubli de l'unicité et donc de l'être. Qu'est-ce que la participation selon Lavelle ? C'est la participation de chaque être particulier à un acte spirituel se confondant avec l'être lui-même et ne s'en distinguant que pour permettre la participation. Qu'est-ce que l'acte ? Ce n'est ni un simple phénomène, ni un simple évènement : c'est bien plutôt un principe concret et une présence éternelle de l'être. Ainsi il ne s'agit pas tellement d'un générique : l'auteur passe par-delà la critique sceptique, réduisant l'acte à un fait, pour atteindre sa vision de l'universalité. L'acte revient à la pénétration absolue de l'être dans le monde : l'action est son mouvement - non tant sa réalisation a posteriori que l'agissement du propre principe d'acte dans l'actif - mais il ne s'y résume nullement, la passivité aussi permet la participation à l'acte et se présente toujours corrélativement à l'activité. C'est que la théorie de la participation ne mène pas à nier la multiplicité ou à la réduire en un simple abstrait : l'autre participe aussi l'acte ontologique et la générosité de l'acte ou de l'être absolus (c'est-à-dire son infinité légale) nous occupent aussi en tant que l'on y participe. L'acte est, pour ainsi dire, en nous et en lui comme son infinité est pour nous (impossible à atteindre). C'est dans un intervalle entre l'infinité de l'acte pour nous et la finitude que l'on participe à l'acte : un tel intervalle - concept fondamental de l'ouvrage - permet ainsi d'affirmer qu'il n'y a pas de processus infini désespérant mais au contraire une participation certes empreinte de dépassements permanents mais surtout riche de ressources réjouissantes et surtout éternellement présentes. Il est aussi bien l'intervalle entre l'autre et soi, entre le concept et l'essence. C'est par la liberté, par le consentement à l'acte que nous assumons nous-mêmes, que l'on participe : et si l'acte est celui d'un Dieu créateur il est vraisemblable que son effet le dépasse autant que lui nous dépasse, nous nous créons nous-mêmes en assumant l'acte, certes avec humilité. Trois actes de distinguent et s'impliques tous les uns les autres : l'acte de vouloir, l'acte de penser et l'acte d'aimer.

Points positifs :
- Exhaustivité et complétude
- Argumentation claire et fine
- Belle illustration du spiritualisme français

Points négatifs :
- L'identité de l'être et de l'acte, faite dès le début de l'ouvrage, n'est pas prouvée ou posée de manière suffisante (bien qu'il faille sans doute lire de l'Etre) : il faut déjà s'accorder avec un spiritualisme de ce type, Lavelle lui-même voulant nous mener à "l'évidence" de l'acte qui est hélas trop dépendante d'une perception initiale quant à l'effectivité du contenu supposé par le sentiment de participation
- Quelques répétitions
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