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EAN : 978B0017Z9N2S
Aubier, Collection "Philosophie de l' esprit" (30/11/-1)
4.17/5   3 notes
Résumé :
En 1946, Louis Lavelle, philosophe et professeur au Collège de France, fait paraître l’un de ses plus beaux ouvrages, De L’acte. Ce riche essai philosophique, resté de nombreuses années dans l’ombre, renaît ainsi. Louis Lavelle nous y invite, tout au long d’une réflexion aussi méthodique qu’inspirante à interroger, avec précision et finesse, le sens de notre participation au monde, la nature de notre immersion dans l’existence, une participation qui se réalise préci... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un gros ouvrage fort complet. Lavelle argumente finement et sa théorie de la participation permet de réenvisager complètement les traditionnelles questions de l'universalité et de la particularité, en évitant que l'universalité soit un simple abstrait vide et en évitant de perdre la multiplicité dans un quelconque oubli de l'unicité et donc de l'être. Qu'est-ce que la participation selon Lavelle ? C'est la participation de chaque être particulier à un acte spirituel se confondant avec l'être lui-même et ne s'en distinguant que pour permettre la participation. Qu'est-ce que l'acte ? Ce n'est ni un simple phénomène, ni un simple évènement : c'est bien plutôt un principe concret et une présence éternelle de l'être. Ainsi il ne s'agit pas tellement d'un générique : l'auteur passe par-delà la critique sceptique, réduisant l'acte à un fait, pour atteindre sa vision de l'universalité. L'acte revient à la pénétration absolue de l'être dans le monde : l'action est son mouvement - non tant sa réalisation a posteriori que l'agissement du propre principe d'acte dans l'actif - mais il ne s'y résume nullement, la passivité aussi permet la participation à l'acte et se présente toujours corrélativement à l'activité. C'est que la théorie de la participation ne mène pas à nier la multiplicité ou à la réduire en un simple abstrait : l'autre participe aussi l'acte ontologique et la générosité de l'acte ou de l'être absolus (c'est-à-dire son infinité légale) nous occupent aussi en tant que l'on y participe. L'acte est, pour ainsi dire, en nous et en lui comme son infinité est pour nous (impossible à atteindre). C'est dans un intervalle entre l'infinité de l'acte pour nous et la finitude que l'on participe à l'acte : un tel intervalle - concept fondamental de l'ouvrage - permet ainsi d'affirmer qu'il n'y a pas de processus infini désespérant mais au contraire une participation certes empreinte de dépassements permanents mais surtout riche de ressources réjouissantes et surtout éternellement présentes. Il est aussi bien l'intervalle entre l'autre et soi, entre le concept et l'essence. C'est par la liberté, par le consentement à l'acte que nous assumons nous-mêmes, que l'on participe : et si l'acte est celui d'un Dieu créateur il est vraisemblable que son effet le dépasse autant que lui nous dépasse, nous nous créons nous-mêmes en assumant l'acte, certes avec humilité. Trois actes de distinguent et s'impliques tous les uns les autres : l'acte de vouloir, l'acte de penser et l'acte d'aimer.

Points positifs :
- Exhaustivité et complétude
- Argumentation claire et fine
- Belle illustration du spiritualisme français

Points négatifs :
- L'identité de l'être et de l'acte, faite dès le début de l'ouvrage, n'est pas prouvée ou posée de manière suffisante (bien qu'il faille sans doute lire de l'Etre) : il faut déjà s'accorder avec un spiritualisme de ce type, Lavelle lui-même voulant nous mener à "l'évidence" de l'acte qui est hélas trop dépendante d'une perception initiale quant à l'effectivité du contenu supposé par le sentiment de participation
- Quelques répétitions
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Un gros ouvrage fort complet. Lavelle argumente finement et sa théorie de la participation permet de réenvisager complètement les traditionnelles questions de l'universalité et de la particularité, en évitant que l'universalité soit un simple abstrait vide et en évitant de perdre la multiplicité dans un quelconque oubli de l'unicité et donc de l'être. Qu'est-ce que la participation selon Lavelle ? C'est la participation de chaque être particulier à un acte spirituel se confondant avec l'être lui-même et ne s'en distinguant que pour permettre la participation. Qu'est-ce que l'acte ? Ce n'est ni un simple phénomène, ni un simple évènement : c'est bien plutôt un principe concret et une présence éternelle de l'être. Ainsi il ne s'agit pas tellement d'un générique : l'auteur passe par-delà la critique sceptique, réduisant l'acte à un fait, pour atteindre sa vision de l'universalité. L'acte revient à la pénétration absolue de l'être dans le monde : l'action est son mouvement - non tant sa réalisation a posteriori que l'agissement du propre principe d'acte dans l'actif - mais il ne s'y résume nullement, la passivité aussi permet la participation à l'acte et se présente toujours corrélativement à l'activité. C'est que la théorie de la participation ne mène pas à nier la multiplicité ou à la réduire en un simple abstrait : l'autre participe aussi l'acte ontologique et la générosité de l'acte ou de l'être absolus (c'est-à-dire son infinité légale) nous occupent aussi en tant que l'on y participe. L'acte est, pour ainsi dire, en nous et en lui comme son infinité est pour nous (impossible à atteindre). C'est dans un intervalle entre l'infinité de l'acte pour nous et la finitude que l'on participe à l'acte : un tel intervalle - concept fondamental de l'ouvrage - permet ainsi d'affirmer qu'il n'y a pas de processus infini désespérant mais au contraire une participation certes empreinte de dépassements permanents mais surtout riche de ressources réjouissantes et surtout éternellement présentes. Il est aussi bien l'intervalle entre l'autre et soi, entre le concept et l'essence. C'est par la liberté, par le consentement à l'acte que nous assumons nous-mêmes, que l'on participe : et si l'acte est celui d'un Dieu créateur il est vraisemblable que son effet le dépasse autant que lui nous dépasse, nous nous créons nous-mêmes en assumant l'acte, certes avec humilité. Trois actes de distinguent et s'impliques tous les uns les autres : l'acte de vouloir, l'acte de penser et l'acte d'aimer.

Points positifs :
- Exhaustivité et complétude
- Argumentation claire et fine
- Belle illustration du spiritualisme français

Points négatifs :
- L'identité de l'être et de l'acte, faite dès le début de l'ouvrage, n'est pas prouvée ou posée de manière suffisante (bien qu'il faille sans doute lire de l'Etre) : il faut déjà s'accorder avec un spiritualisme de ce type, Lavelle lui-même voulant nous mener à "l'évidence" de l'acte qui est hélas trop dépendante d'une perception initiale quant à l'effectivité du contenu supposé par le sentiment de participation
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Le chemin qui conduit vers la métaphysique est particulièrement difficile. Et il y a peu d’hommes qui acceptent de le gravir. Car il s’agit d’abolir tout ce qui paraît soutenir notre existence, les choses visibles, les images et tous les objets habituels de l’intérêt ou du désir. Ce que nous cherchons à atteindre, c’est un principe intérieur auquel on a toujours donné le nom d’acte, qui engendre tout ce que nous pouvons voir, toucher ou sentir, qu’il ne s’agit point de concevoir, mais de mettre en oeuvre, et qui, par le succès ou par l’échec de notre opération, explique à la fois l’expérience que nous avons sous les yeux et la destinée que nous pouvons nous donner à nous-même.
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Toute création se produit donc sur le chemin qui sépare l’acte participé de l’acte absolu : elle mesure la distance qui les sépare ; de telle sorte que de cet acte lui-même on peut dire à la fois qu’il ne crée rien, si l’on veut dire qu’en s’engendrant lui-même éternellement il se suffit entièrement à lui-même, et qu’il crée tout ce qui est, si l’on veut dire qu’il offre à la participation une possibilité surabondante, qu’elle ne cesse de mettre en oeuvre, mais qu’elle n’épuisera jamais.
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Les philosophes ont toujours cherché quel est le fait primitif dont tous les autres dépendent. Mais le fait primitif, c’est que je ne peux ni poser l’être indépendamment du moi qui le saisit, ni poser le moi indépendamment de l’être dans lequel il s’inscrit. Le seul terme en présence duquel je me retrouve toujours, le seul fait qui est pour moi premier et indubitable, c’est ma propre insertion dans le monde.
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La métaphysique est suspendue à l’expérience même de l’acte dont je dispose, mais qui me dépasse du dedans par la puissance qui l’alimente et du dehors par les effets qu’il me permet de produire.
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Je ne suis que par un acte que j’accomplis moi-même intérieurement, acte toujours à l’oeuvre, même quand je ne le fais pas mien, et qui, dès que j’y participe, est toujours juge de lui-même et médiateur entre la connaissance et le vouloir : il est le coeur et le secret de la création.
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