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Critique de Asterios


L'histoire se déroule en Islande. J'ai mis du temps à comprendre que cela se passait au XXème siécle tant le contexte semble misérable matériellement et moralement.Le Gamin a été abandonné jeune par sa mère. Il vit dans une famille qui le maltraite plus qu'il ne le font avec leurs animaux. Il essuie coups et injures sans brocher, et est corvéable à merci.
Cependant, il se construit dans cet univers hostile pour lequel il n'est rien et n'existe pas.
Traumatisé psychologiquement et physiquement il finit par ne plus pouvoir bouger et doit garder le lit pendant plusieurs années, à la charge de la paroisse. Son seul salut se trouve dans la lecture d'un ouvrage qu'il protège avec toute la force de son âme fébrile. Il y trouve refuge et fait quelques tentatives d'écriture pour lesquelles il se fera vertement sermoner, celles-ci n'étant pas en accord avec la morale religieuse telle qu'elle est interprétée dans le village.
La famille qui l'héberge finit par se souvenir qu'il existe et souhaite libérer son lit, il est donc expédié dans une autre région pour être pris en charge.
Dans cet univers où on ne peut survivre qu'à la force de ses bras, ce gamin, Olafur Karason, semble bien inutile et montré du doigt. Il fera toutefois la connaissance du scalde qui l'accompagnera sur le trajet qui le mène à son nouveau domicile.
C'est ainsi que son identité se construit et qu'il ne pensera plus qu'a devenir poète, non par dépit mais par la volonté de se construire un nouveau monde et de le partager à la lumière de son art.
Miraculeusement guérit par une sorcière qui fait appel aux esprits (si, si), il commence à se faire connaitre pour ses talents d'écriture. Peu à peu il découvre la beauté dans le regard des femmes et se mêle à la vie des hommes dont il reste dépendant.
Halldor Laxness décrit une Islande ravagée par la misère et abrutie par le travail de force. La violence des hommes leur méchanceté et leur bêtise mettent en nuance le poète qui avance sous les coups et semble un roseau dans la tempête. Nous voyageons sur ce monde corrompu à travers son regard et étrangement c'est son sentiment d'impuissance qui semble devenir sa force et son refus de la résistance.

Plus lourd à digérer que les romans de Stefansson, les amateurs y trouveront cependant certaines similitudes dans l'univers et le personnage.
Une lecture lumineuse qui m'a pris du temps et qui me laisse pensif.
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