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Critique de Livrespourvous


Avez-vous un jour écouté la Moldau (Vltava), superbe poème symphonique tiré de Mà Vlast (Ma Patrie) du compositeur tchèque Bedrich Smetana (1824-1884) ? Toute l'âme de la Mittel Europa y est enfermée, ses croyances et ses traditions.

Terre des affranchis présente des qualités similaires. Mais cela va plus loin car malgré le caractère frustre et primaire de ses habitants, Slobozia, en Moldavie, n'est pas si différent de nos villages français.
Voici donc un mineur du Sud de la Roumanie, Tudo Luca, qui a perdu une jambe en 1955, lors d'un violent coup de grisou dans une mine. Il s'installe avec sa femme, Ana, son fils, Victor et sa fille, Eugénia à Slobozia.
Dix ans plus tard, la Roumanie est toujours sous le joug communiste et à présent, sous la tyrannie de Nicolae Ceausescu.
Tudor, de plus en plus sous l'emprise de l'alcool, bat sa femme et son fils. Un beau jour, Victor en a assez et décide de supprimer son père. Hélas, ce parricide, qui passe aux yeux des villageois pour un simple accident, est le premier d'une longue liste de meurtres.

Pourtant protégé par sa mère, sa soeur, la nature, et bientôt par un prêtre résistant à la dictature communiste et son bras armé, la Securitate, Victor voudrait expier et trouver ainsi le salut...

Voici donc un roman bien malicieux où le mal n'est pas plus jugé que le bien. Un roman bien construit qui entraîne le lecteur aux confins des forêts moldaves, où le merveilleux, le diable et la croyance primitive cohabitent joyeusement.

L'histoire de cette terre des affranchis (Slobozia) se raconte magnifiquement bien, avec en fond de toile, l'Histoire de la Roumanie, de la dictature à la révolution de 1989 et à la nouvelle Roumanie, présidée par les anciens amis de Ceausescu.
Et puis, il y a le poids de la religion, terreau ou ferment de la résistance, comme dans beaucoup d'autres pays. le personnage du père Ilie est vraiment épatant à plus d'un titre. Il y a aussi l'amour d'une mère pour son fils, amour qui accepte tout, même l'impossible. D'autres personnages sont attachants, le héros Victor mais aussi le brigadier Simion Pop.

L'écriture est juste et économe. Les descriptions sont minutieuses, comme réalisées au couteau, le tranchant du côté de la toile. Liliana Lazar sait raconter, une qualité remarquable, surtout pour un premier roman.

Lien : http://livrespourvous.center..
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