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Critique de sylire


Le 18 mars 2010, j'ai rencontré à la médiathèque de Plabennec, la romancière Liliana Lazar dans le cadre du Prix Inter-CE. Je venais de finir « Terre des affranchis », un premier roman dont la lecture m'avait enchantée. Je l'ai été tout autant par la rencontre.

Liliana Lazar est née en 1972 en Moldavie roumaine. Son père était garde forestier. Elle a appris le français à l'école et s'est passionnée pour notre langue, dévorant les tous les classiques qu'elle pouvait trouver. Puis elle s'est mariée à un français, s'est installée en France, gardant toutefois un fort attachement à sa terre natale dont elle parle avec passion. Elle vit en France depuis une douzaine d'années, maîtrisant parfaitement notre langue au point d'être capable d'écrire un roman en français. Elle occupe un poste de traductrice dans une administration.

"Terre des affranchis" est l'histoire d'un homme, Victor Luca, qui vit avec sa mère et sa soeur à proximité d'un lac bordé par une forêt. Leur maison se trouve un peu à l'écart du village de Slobozia, en Roumanie Moldave. Victor est un être dérangeant, que certains jugeront méchant, d'autres irresponsable. On le suit de l'enfance à l'âge adulte, mener l'étrange vie qui est la sienne, une vie où il sera question de pêchés et de rédemption…

Les coutumes et légendes populaires de la région sont largement évoquées dans le roman, tout comme la religion, très influente en Roumanie et fortement marquée par la pratique des rites orthodoxes. Il est aussi question de la justice, celle des hommes et celle de dieu. Tout cela donne un roman érudit et très divertissant, à la limite du fantastique. Ce roman est aussi un roman d'ambiance, on découvre un lac aux pouvoirs étranges, on hume les odeurs d'une forêt à la fois protectrice et inquiétante… A noter le rôle d'un monastère se trouvant à proximité du village (la région est truffée de monastères).

Le roman a pour cadre la Roumanie de Ceausescu. Au cours de la soirée, Liliana nous a parlé de la Roumanie d'aujourd'hui, très en retard sur la France et surtout très inégalitaire. Elle nous a parlé aussi de son enfance sous la dictature communiste puis de la révolution, en 1989. C'était passionnant.

Le premier manuscrit n'a été accepté par aucune maison d'édition. Se basant sur les quelques réponses argumentées qu'elle a reçues, elle a retravaillé son texte en l'allégeant, après l'avoir laissé reposer pendant quelques années. La deuxième tentative de publication a été plus ciblée. Entre-temps Liliana s'était documentée afin de sélectionner les maisons d'édition les plus adaptées à son roman. Elle s'est tournée vers Gaia. Elle savait qu'ils publiaient des auteurs balkaniques (la Roumanie à la frontière des Balkans) et imaginait qu'ils pouvaient être intéressés par son manuscrit. Ce fut le cas. Elle n'a pas eu à regretter son choix, les petites structures accompagnent sans doute mieux les auteurs que les grandes et créent avec eux une étroite collaboration.

Un second roman suivra certainement, Liliana a un projet. Mais il lui faudra trouver du temps pour l'écriture. Son petit dernier n'a que quatre mois...

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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