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Critique de gaelpoezevara


A la fin de cet ouvrage, Dong Qiang évoque une visite qu'il fit en compagnie de JMG le Clézio à la Maison du poète Du Fu, dont l'un des plus beaux poèmes s'intitule A la vue des lucioles. le directeur de la Maison leur apprend que les lucioles ont disparu depuis longtemps, chassées par l'industrialisation environnante. « Il faut qu'elles reviennent » dit alors l'écrivain français.
Ce livre, assurément, leur aura permis de revenir, en esprit du moins, et avec un fort pouvoir éclairant. Un livre qui m'est une rencontre. Je veux dire par ce mot, qu'il s'est produit cette émotion rare dans une vie de lecteur qui mêle au hasard sa part de nécessité pour mener à une jonction, à une reconnaissance. Avec cette indicible impression que je devais rencontrer cet ouvrage, ici et maintenant.
Pour moi, avouant ma méconnaissance de la culture chinoise, le flot de la poésie continuera de couler fut une porte d'entrée remarquable, ouvrant à la fois sur un pan de l'histoire politique et sociale de la Chine, la dynastie des Tang, et sur les poètes qui l'accompagnèrent. le mystère est profond qui entoure cet âge d'or de l'art poétique chinois. Tout aussi profonde est la fascination qu'engendre ce voyage dans des temps reculés vers une culture si éloignée de la nôtre. J'aime par dessus tout ce sentiment que quelque chose m'échappe, de supérieur à ma connaissance, mais qui est là, caché derrière et que JMG le Clézio nous rend palpable. Une phrase, p.166 résume cela, pour nous qui concevons l'art aujourd'hui comme un divertissement pré-mâché dans lequel rien n'est à comprendre d'autre que ce qui est écrit : « C'est la manière avec laquelle le poète, par les mots, par les sons, par les images, construit un mystère et nous invite à le résoudre. »
Ce bel ouvrage à la riche iconographie, je le conçois comme un bréviaire. J'y reviendrai, je me replongerai dans tel ou tel chapitre, telle ou telle poésie. Je le prolongerai en essayant de trouver un recueil de traductions des poèmes Tang.
Et en allant, dès que possible, m'asseoir devant ma « rivière de révérence ».
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