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Citations sur Le flot de la poésie continuera de couler (33)

Une nuit d'automne, près du Mont Wu, s'envolent des lucioles
Traversant le rideau elles se posent sur les habits de l'homme assis
Celui-ci ressent soudain le froid qui touche déjà le luth et les livres
Et voit à travers leur agitation quelques étoiles au bord du toit
Il sort et les suit jusqu'au puits où elles dansent avec leurs reflets
Sur le passage elles s'attardent et illuminent les étamines des fleurs
Cheveux blancs, fatigué des fleuves, l'homme se lamente : " Regarde-toi
Vieil homme, seras-tu toujours là à contempler ces lucioles, l'an prochain ?"

("À la vue des lucioles", poème de Du Fu, 712-770) - p.85
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Quand on saisit l'esprit de la boisson
A quoi bon expliquer à celui qui est sobre ?

(Li Bai, poète chinois sous la dynastie des Tang , dans les années 700 de notre ère)
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Bai Juyi

Bai Juyi appartient à une autre époque. Né en 772, bien après Li Bai et Du Fu, il n'a pas connu les années terribles de la guerre civile au temps d'An Lushan.Mais il a été témoin dans son enfance des conséquences de cette guerre, le désordre, la famine, l'insécurité sur les routes.(...)
Contre la guerre, Bai Juyi n'écrit pas à propos des généraux, ni des grands héros. (...)

La longue série des guerres et des crimes de la dynastie Tang, et sutout la cruelle injustice des affaires publiques, le peuple accablé de taxes et de conscriptions tandis que la cour impériale vit une ère de plaisir et d'intrigues de sérail, inspirent la révolte des poètes de la fin de ce règne, dont Bai Juyi est le héraut.Ainsi ,cette fable critique dans laquelle il met en scène le peuple sous l'aspect d'un bœuf attelé à une lourde charette, obligé de travailler jour et nuit (...)

" Le bœuf tire à grand peine le lourd chariot, il suerait du sang
Mais l'assistant du Chancelier a comme seul souci de gouverner
Son affaire c'est de bien mettre en harmonie le Yin et le Yang
Le coup du boeuf se casserait en deux qu'il resterait indifférent ! "

( p.133)
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La route est vaste comme le ciel bleu
Moi seul je ne connais pas la sortie
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La Compassion

(...) Du Fu, l'amoureux des beaux chevaux qui l'ont conduit vers l'aventure autrefois, dans sa jeunesse, regarde son fidèle compagnon qui va mourir- est-ce la première fois qu'un poète parle de son cheval, comme le fera plus tard Francis Jammes de son âne ?
Il écrit ce huitain:

" Mon cheval malade

Je t'ai monté depuis bien longtemps
Sous les grands- froids, vers les passes militaires
Vieux, dans la poussière, tu ne ménages jamais tes forces
La saison est froide, et tu es malade, que cela est triste!
Tu n'as pas une résistance physique plus forte que les autres
Toujours est-il que tu es plus fidèle à ton maître
Un cheval est peu de chose mais ton sentiment est si profond
Tu m'émeus tellement que je compose pour toi ce poème. "

( p.105)
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On oublie que dans un plat servi, chaque graine contient les sueurs des laboureurs

Li Shen
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La Nature

Chez les poètes Tang, la nature est à la fois plus proche et plus réelle. (...)
Les poètes sont sur le seuil, ils cherchent à
le (* le monde) comprendre, non pour en jouir, mais pour atteindre à l'évidence, à la révélation- au silence.

Écoutons encore Li Bai :

" Assis devant le Mont Jingting

Les oiseaux s'effacent en s'envolant vers le haut
Un nuage solitaire s'éloigne dans une grande nonchalance
Seuls, nous restons face à face, le Mont Jingting et moi
Sans nous lasser jamais l'un de l'autre"

( p.149)
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Chant triste

D’une étoffe de soie fine fraichement découpée
Immaculée comme la neige ou le givre
J’ai fait l’éventail rond, symbole du couple parfait
Il a la plénitude de la Lune au ciel
Il sort de votre manche et retourne près de votre cœur
Et à chaque agitation vous ressentez la bise
Je crains pourtant que l’équinoxe d’automne n’arrive
Que le vent froid ne vienne à bout de la chaleur
Car, éventail abandonné dans quelque coffre en bambou
Notre amour s’interrompra en plein milieu du cours

(Ban Jietyu)
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La Chine est, sans doute de façon absolue, le pays du Livre, bien qu’il n’y ait jamais eu véritablement de textes sacrés tels qu’ils ont existé dans la pensée hébraïque ou, plus tard, pour les chrétiens et les musulmans.

Pour la Chine, le « livre des poèmes » représente l’excellence humaine, dans la rencontre entre la forme et l’inspiration, la quintessence de la culture du langage. 

(p. 63)
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 La poésie, pour l’un comme pour l’autre (Li Baï et Du Fu) , est la seule aristocratie qu’ils puissent accepter parce qu’elle est le privilège du travail.

Et, au même instant la poésie leur permet d’exprimer une plainte, un désir, un espoir qu’ils ne trouvent pas dans la réalité.

S’ils sont populaires-de leur vivant déjà, mais surtout dans l’histoire de la Chine-, ce n’est pas parce que ils ont incarné le peuple, mais parce qu’ils ont exprimé la vérité du quotidien en des termes qui la subliment et la rendent éternelle.

Telle est la force de l’art sous la dynastie Tang.

C’est sans doute pour la première fois dans l’histoire du monde que la littérature atteint à une telle indépendance. 

(p. 89)
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