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Critique de thedoc


« Poisson d'or », c'est le l'histoire de Laïla, volée à ses parents vers l'âge de six ans. Elle ne connaît rien de sa famille, rien de ses racines. Elle sait juste qu'elle est une Hilal, une tribu arabe qui a émigré en Afrique du Nord. Sa peau est noire et elle est sourde d'une oreille. Elle vit ses premières années sur une terre qui n'est donc pas la sienne, auprès de celle qui l'a achetée, Lalla Asma. A la mort de cette femme, un long périple commence pour Laïla, fait de rencontres, de nombreux pièges, de la découverte de la misère humaine et de ses violences. Laïla est en exil, elle cherche sa voie et son identité en partant toujours plus loin. En fuyant ? du Maroc aux Etats-Unis en passant par la France, nous suivons donc le voyage initiatique de Laïla : entre des rencontres lumineuses et des désillusions bien amères, entre la découverte de la littérature et de la musique, entre les chutes et les espoirs déçus, la jeune fille continue son périple. Jamais elle ne se pose longtemps en un lieu. Car au final, on ne peut achever son errance quand retrouvant son point de départ.

Une nouvelle fois, Le Clézio revient sur ses thèmes de prédilection, le voyage et l'exil. Une nouvelle fois, c'est une jeune fille qui est au coeur de son récit, Laïla. Laïla, privée de son histoire originelle, tente de se trouver quelque part. Partir, pour mieux se retrouver. A travers elle, il donne la parole aux exclus, aux immigrés, à ceux qui quittent tout et qui se retrouvent vulnérables face au monde moderne sans pitié. Le Clézio n'hésite pas à montrer les violences subies par ces êtres fragiles. Les lieux et les personnes représentent de nombreux pièges à celui qui est étranger. Derrière un semblant de compréhension ou de gentillesse, c'est le vice et la fourberie qui se cachent. le réconfort, Laïla le retrouve auprès des siens, les exilés. Peu d'espoir dans ce récit alors me direz-vous ? Rappelons qu' à travers son style très poétique, Le Clézio nous donne surtout à voir la réalité, celle que l'on aimerait cacher. Il dénonce ce qu'il ne supporte pas sans tomber dans le pathos ou la mièvrerie. Certes, l'histoire de cette jeune fille est invraisemblable. Mais c'est là tout l'art du romancier qui sait nous envoûter tout en nous faisant passer un message concret. L'histoire de Laïla est avant tout un conte du réel et comme dans tous les contes, on en retire une morale. Et la morale, chez Le Clézio, est toujours très belle.
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