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Critique de AdeleHeu


D'abord, il y a l'atmosphère. La chaleur impossible à juguler. La chaleur qui accable chacun, maintient tout dans l'abattement et la torpeur. Pas de rafraîchissement possible.
Puis il y a cette impression d'une fatalité comme un couvercle. La fatalité qui empêche de s'échapper de milieux délétères dans lesquels l'alcool, les coups donnés aux femmes ou aux enfants, les combines sont la vie ordinaire. Et le dégoût aussi, qui atteint également le lecteur. Franck se sent comme « une bête prisonnière dans une fosse après que le sol piégé s'était effondré sous elle ». Heureusement, existent encore quelques échappées. Rachel, par exemple, fillette étrange et silencieuse, avec laquelle Franck tenter de communiquer, d'établir une relation qui ne soit pas toxique.
Il y a enfin le chien, l'énorme doberman. Qui protège-t-il ? Qui veut-il attaquer ? Son regard sans lueur ne permet pas de le déterminer.

A sa sortie de prison – il vient de faire 6 ans pour un braquage - Franck attend son frère Fabien. Ce n'est pas lui qui vient mais Jessica. Elle va l'héberger chez ses parents, dans une caravane en attendant le retour de Fabien parti en Espagne pour un trafic de drogue.
On se doute assez facilement que Franck est mené en bateau, qu'il ignore beaucoup de choses et cela contribue à l'atmosphère oppressante et au malaise du lecteur, comme à celui du personnage. Quelques lueurs, heureusement, viennent percer cette opacité. Les moments d'introspection et l'évocation de l'enfance en font partie.

L'écriture d'Hervé le Corre est efficace est belle.
« Il se tient dans la lumière blanche au coeur d'un silence effarant. Un vide, une béance qui bourdonne à ses oreilles. C'est la mort qui lui parle avec sa gueule ouverte, immense. »
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