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Critique de Crossroads


A l'image de ce clébard fourbe sur la couverture, Franck, à sa sortie de prison, aurait dû se méfier.
Anticiper que cette famille avait tout de l'aimant à emmerdes.
La belle-famille de son frangin comme petit nid douillet pour repartir d'un bon pied, la vaste blague que voilà.
Le paternel vicelard, la daronne rebutante, la donzelle camée un brin cyclothymique et sa gamine totalement mutique donneraient presque envie de retourner en taule en chantant la mélodie du bonheur.
Le frérot aux abonnés absents pour une durée indéterminée et c'est dans cet univers vicié que notre Francky allait devoir prendre ses nouvelles marques.
Avec un starting-block aussi foireux, peu de chances de concourir à la réinsertion de l'année, on va pas se mentir.

Lentement, méthodiquement, avec délectation, Hervé le Corre lève le rideau sur un décor poisseux conjecturalement à l'origine du Misèèèère de Coluche.
De pauvres gens, il en est bien question.
Mais des paumés de la pire espèce.
Sournois, nocifs, nuisibles, de ces pseudos amis qui vous dispensent d'avoir des ennemis sans toutefois y parvenir.

Lentement, méthodiquement, Franck et le lecteur s'embourbent de concert, tombant de Charybde en Scylla, s'évertuant à transformer le jour suivant en cauchemar éveillé plus marquant que le précédent.

Sur le fronton de leur taudis délabré, ces miséreux auraient dû y inscrire, à l'instar de la Divine Comédie, "Laissez toute espérance, vous qui entrez".
Mais cela aurait certainement gâché le surprenant potentiel entubatoire de ce nid de crotales décérébrés.

Prendre les Loups pour des Chiens, c'est un peu comme sauter sans parachute.
On se dit "pour le moment, tout va bien, pour le moment,... ", jusqu'au crash final.

Un grand moment de noirceur.
Le Corre, encore !
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