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Critique de amuri59


Un cadavre est découvert dans une ancienne ardoisière. En prospectant plus au fond de celle-ci, le capitaine le Maoût découvre deux squelettes d'enfants. Son instinct se met alors en éveil d'autant qu'au fond de ce puits, une forme l'observe.
Parallèlement en surface, une menace grandit. Une grippe fulgurante touche la population, le Mal noir s'étend…

Je me dois d'abord de commencer par un avertissement. Ce livre n'est pas recommandé, pour l'instant, aux lecteurs qui supportent mal la situation dans laquelle nous sommes actuellement. En effet, c'est un thriller à l'ambiance apocalyptique évoquant une pandémie.
Jean-Paul le Denmat est en cela un visionnaire. Il a écrit ce livre entre 2018 et 2019 mais pourtant il colle à notre actualité par bien des points. En premier lieu, un coronavirus très virulent sévit en France, toujours émanant d'une pauvre petite bête, mais cette fois-ci il nous vient du Moyen Orient. L'auteur s'est très bien renseigné car moult descriptions sont criantes de vérité au regard de notre situation. Il s'immisce avec brio dans l'essor et les dérives de cette pandémie.

Mais c'est avant tout un thriller au scénario complexe dans lequel deux intrigues se développent. Les circonstances font qu'elles vont se télescoper alors qu'elles n'ont pas de liens réels.
La première histoire est plus ancrée dans le passé et se rapproche d'une vendetta, d'un palliatif à une justice humaine défaillante.
La seconde affaire s'imbrique autour de l'épidémie : machination, thèse nauséabonde sur la surpopulation, complot, magouilles.
Le lien entre les deux s'effectue grâce au capitaine le Maoût, personnage récurrent dans l'oeuvre de Jean-Paul, un flic au passé traversé de fêlures physiques et sentimentales, qui ont fait de lui un solitaire solidaire de ses équipiers, dévoué corps et âme à son métier.

L'intrigue se veut rythmée par un espace temps court, du 24 au 26 décembre 2018 avec quelques retours dans le passé et se déroule en Armorique, le plus souvent à Rennes et à Mûr-de-Bretagne (endroit connu des amateurs de cyclisme), d'ailleurs lieu d'habitation de l'auteur. Il en joue un peu en saupoudrant son récit de dialecte breton. Il parsème son oeuvre de citations d'auteurs qu'il apprécie.

Je ne peux m'empêcher de penser, après lecture, à tout un tas de références religieuses ou ésotériques. Tout d'abord une fable manichéenne. Il se détache aussi un rapport aux cavaliers de l'Apocalypse avec l'épidémie, la mort, la famine, et la guerre (nombre de personnages sont d'anciens militaires). Une allusion aussi à une sorte d'Arche de Noé (aidée en cela par une tempête de neige incroyable) et à une forme de résilience, un cheminement vers un apaisement, un monde meilleur ? D'autant que l'auteur nous propose une fin ouverte.

En conclusion, j'ai apprécié ma découverte de cet auteur et de son écriture avec ce roman complexe et parfois flippant, aux intrigues bien menées. Toutefois, beaucoup de descriptions me semblent inutiles ou surabondantes et apportent de la lourdeur au récit. Il faut aussi s'accrocher un peu lors de la première partie afin de voir où l'écrivain veut en venir. La dernière parution de Jean-Paul date d'octobre dernier et porte le titre « la nuit des ombres » et je vais aller la découvrir avec plaisir.
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