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Critique de Marpesse


Depuis la lecture de Carmilla et de Comment ma cousine a été assassinée, Le Fanu fait partie de ces auteurs que je range auprès d'Edgar Poe.



Dans le Mystérieux Locataire (The Mysterious Lodger), un homme raconte comment, sa femme et lui, en sont venus à héberger un homme étrange qui porte un foulard qui lui cache la bouche et le menton, de grosses lunettes vertes (comme des lunettes de moto) et un respirateur. le narrateur est un athée, sa femme une fervente croyante. le locataire jette un étrange malaise dans la demeure. Des phénomènes bizarres se produisent, comme l'apparition régulière d'un gros chat fauve et le bruit de pas à l'étage sans qu'il n'y ait personne. Cet homme étrange vit reclus dans son appartement mais, depuis qu'il est dans la maison, la foi de l'épouse du narrateur est ébranlée…

Je retiendrai quelques beaux passages sur la mort…


« Je dois avouer que peu de choses ne me semblent plus belle qu'un jeune enfant dans son linceul. le visage, innocent, paraît si sublime dans sa simplicité, si confiant parmi les terreurs glacées de la mort – sans souillure, sans crainte, un petit être mortel est passé, tout seul, dans l'ombre éternelle, et explore le mystère du néant. » (p.49)

« le lendemain fut la pire des journées : entrepreneur des pompes funèbres, menuisier, capitonneur, et autres modistes de la mort. Pourquoi la civilisation n'a-t-elle pas encore aboli ces formalités aussi choquantes que douloureuses et répugnantes ? Pourquoi un infortuné cadavre doit-il supporter ces papillotes, ces soieries, ces lingeries et tout le cérémonial au milieu duquel il accomplit son dernier voyage ? Je ne connais aucune intrusion aussi discordante par rapport à la douleur d'une affection toujours vivace, aucune pantomime plus dérisoire vis-à-vis de la mort. » (p.70)



… et cette citation :

« la transition entre l'amour et la haine est plus simple que celle qui sépare l'amour et l'indifférence. » (p 57)

Cette nouvelle avait paru en deux parties dans le Dublin University Magazine en 1850, sans nom d'auteur. Ce journal appartenait à Le Fanu.



Le Pacte de Sir Domincik (Sir Dominick's Bargain), sous-titré « Une Légende de Dunoran »

Comme pratiquement toutes les nouvelles de ce recueil, il est question d'étranges phénomènes dans des maisons d'Irlande.

Le narrateur s'arrête dans une maison surplombant une vallée. Tandis qu'il médite et se demande quelle est cette tache de rouille sur le mur, un être lui apparaît, « un petit bossu au visage basané et aux traits durs, qui (tient) une canne à la main. » (p 84). Il va lui raconter l'histoire de Sir Dominick et sa tentation de faire un pacte avec le diable.



La Vision de Tom Chuff (The Vision of Tom Chuff)

Tom Chuff est un ivrogne qui bat sa femme et qui braconne, c'est un être mauvais. Un jour qu'il revient à la maison, il s'immobilise devant le feu. On fait venir le docteur qui constate qu'il est mort mais, au moment où le médecin s'éloigne, il semble reprendre vie. C'est alors qu'on apprend ce qui s'est passé dans ce laps de temps entre la mort et la résurrection…


Étranges manifestations dans la rue Aungier (An Account of some strange disturbances in Aungier street)

Deux étudiants décident d'emménager en ville, dans la maison achetée récemment par le père d'un des deux. Dès les premières nuits, un étrange phénomène se produit : l'apparition d'un homme menaçant qui porte une corde au cou.

Le narrateur, seul dans la maison, essaie de surmonter sa peur :

« J'avais en effet décrété que, pour lutter contre les mauvais esprits, il était encore préférable d'adopter la méthode que préconisaient mes ancêtres, dans toute leur sagesse, et qui consistait à « se dégorger l'esprit en s'engorgeant le foie. » (p 127)



Mort d'un sacristain (The dead sexton)

L'auberge George & Dragon reçoit une nuit, après la mort du sacristain, une étrange visite. Est-ce le diable ?

La nouvelle s'ouvre sur cette belle phrase :

« Les couchers de soleil rougeoyaient, les nuits s'allongeaient, et l'hiver offrait un délicieux froid sec. Noël, le glorieux héraut de l'An Neuf, était à portée de main… » (p 147)


Le Familier (The Familiar)....

Nouvelle en neuf chapitres où il est question du capitaine Barton, un homme sceptique, qui ne croit ni en Dieu, ni aux phénomènes étranges. Pourtant, un jour, il entend dans la rue des bruits de pas derrière lui, puis il reçoit des lettres de « celui qui observe » avant de voir apparaître un horrible petit homme qui le persécute.

Il s'agit de savoir si les phénomènes sont pures hallucinations de l'esprit malade de Barton, ou s'il a vraiment fait quelque chose de mal auparavant dont la victime se vengerait.
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