Citations sur Lieutenant Sorros, tome 1 : Ombres dociles sur Yellow.. (16)
Elle voulait simplement que le juge comprenne que l’amour ou l’intérêt d’une femme ne s’embarrasse parfois pas des principes qui régissent une société allant même jusqu’à les transgresser comme des règles obsolètes. En cela, elle avait pleinement atteint ses objectifs puisque le détenu Spacek avait fini par recouvrer sa liberté.
Comme tout le monde, il aspirait à l’amour et à l’aisance financière. Il avait oublié que l’argent, ça se gagne et que l’amour, ça ne se fait pas de force. Résultat, il s’était retrouvé derrière les barreaux d’une sombre prison à plusieurs reprises pour des faits qui auraient pu le conduire dans le couloir de la mort s’il avait persévéré dans cette voie.
Julianne était alors entrée en scène. Elle avait été commise d’office en tant qu’avocate et, très vite, elle s’était prise d’affection pour ces pectoraux impressionnants sur lesquels elle rêvait de s’assoupir.
Il savait choisir le moment de l’exhiber devant elle pour la mettre en colère. Il adorait quand elle était furieuse. Elle avait souvent un débordement de libido dans les moments qui suivaient la crise et elle ne lui reprochait pas d’avoir une haleine empestant le tabac quand elle se pendait à son cou. C’était un jeu, un rite sensuel qui les rapprochait pour le meilleur avant le pire. Spacek ne laissait jamais passer les occasions. Même si celles-ci étaient devenues trop rares, elles faisaient partie du contrat et il ne pouvait pas refuser d’honorer Madame quand elle l’exigeait. Parfois même, il en avait réellement envie.
Spacek était du genre à tirer deux fois avec une arme au pontet nickelé. Son instrument personnel nécessitait quand même un temps de rechargement avant de pouvoir officier à nouveau. La blonde dut développer tout son savoir-faire pour redonner de la vigueur à la pièce essentielle du puzzle.
Les deux jeunes filles ne cherchèrent pas à dissimuler pudiquement leur corps nu. Au contraire, elles arborèrent des seins arrogants que Spacek compara à des fruits mûrs. De quoi l’émoustiller grave ! Seul bémol à l’exposition, il manquait ces quelques centimètres carrés de toison qu’il aimait effleurer des lèvres juste entrouvertes. Tant pis ! Sans se faire prier, et pour se situer résolument dans l’ambiance, il enleva son tee-shirt et son short. Aussitôt, les deux filles manifestèrent leur contentement de découvrir un homme nu bien proportionné en tout.
Pour faire plus simple, il s’était contenté d’un tee-shirt et d’un short court sans rien dessous. Il ne faut jamais se prendre les pieds dans un slip récalcitrant quand la belle, ouverte à tout, s’impatiente. Et puis, quand vient le moment de la fuite, la simplicité vestimentaire devient un atout.
Il était un homme libre, libre de ses mouvements, libre aussi de donner corps à ses pulsions surtout quand celles-ci le submergeaient. Julianne, ses exigences assouvies, n’en avait que faire des occupations vespérales de l’étalon au pair dont elle n’exigeait pas l’exclusivité.
Pour avoir de la matière sur la durée, il était nécessaire de se planquer et d’attendre. Pour mieux voir, il fallait s’approcher. Et pour garder des souvenirs, s’il n’y avait pas de participation personnelle, l’appareil-photo était indispensable.
Aux beaux jours, il n’était pas rare d’assister fortuitement à des parties de jambes en l’air où des bipèdes inventifs curieusement interpénétrés exploraient sans relâche toutes les facettes de la sexualité.
S’il pouvait se défaire assez facilement du chien, pour Julianne c’était une autre paire de manches. Il fallait passer par la case assassinat vu que c’était elle qui tenait les cordons de la bourse.