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Critique de Une_Enfant_Reveuse


Je sors de la lecture et je dois avouée que je ne sais pas vraiment quoi dire. On pourrait croire que c'est mauvais signe, et pourtant, je sais que cela signifie tout le contraire. Refermer un livre avec la même grande inspiration qu'en sortant brusquement la tête de l'eau après y être resté trop longtemps, la tête vide mais en même temps pleine de pensées, c'est pour moi le signe que l'histoire était si prenante qu'on n'a plus l'impression que c'est une histoire. Ou peut-être qu'on y a laissé une toute petite partie de nous — une pensée, ou un fragment d'imagination. Il faut quelques temps pour s'en remettre, mais j'écris tout de même cette critique immédiatement, comme ça vous pourrez mettre mes phrases hésitantes et mes commentaires pas complètement justifiés sur le compte de ce non-repos après avoir émergé de ce premier tome.

Ursula le Guin a une fort jolie plume. C'est la première chose qui me vient à l'esprit, sans doute parce que c'est terriblement vraie. Il n'y a rien de complexe, pas de mots compliqués, mais son écriture me semble pourtant être unique et parfaitement assemblée. Des tournures de phrases toujours appropriées, des impressions bien détaillées et toujours justes, on a envie de mettre le livre entier en citation. Pas de rebondissements extraordinaires — sauf la fin parfaitement imprévue et surprenante —, mais on ne s'ennuie à aucun moment. Orrec, le personnage principal, est d'une justesse étonnante et d'une profondeur certaine. On vit avec lui tout ce qu'il nous décrit, on retient notre souffle, on ressent ce qu'il ressent. Ses émotions, parfois contradictoires mais toujours compréhensibles, sont un tourbillon qui nous fait plonger dans le bouquin et ne plus en sortir jusqu'à la toute fin. Les premières phrases sont un hameçon qui nous attrape et nous attire tout au fond, et comme ça je reviens à la métaphore du début de ma critique : fermer un livre comme celui ci, c'est comme sortir brutalement la tête de l'eau après y être resté trop longtemps. On n'a plus d'air. Et c'est magnifique.

Les personnages sont profonds, détaillés, maniés avec justesse et délicatesse par Le Guin. Tous attachants à leur manière, parfois agaçants, souvent surprenants, toujours appropriés. Orrec a sa saveur bien à lui, en temps que personnage principal, mais on apprend vite à apprécier Melle, sa mère, l'étrangère, ses histoires et ses livres. Canoc, également, et sa douceur, sa brutalité et sa douleur. Ainsi que Parn, la mère de la jolie Gry. Pour finir, cette dernière, Gry, celle qui m'a sans doute le plus touchée. Orrec est bien plus détaillé, et sans doute plus intéressant, mais c'est elle qui m'a fait sourire doucement, et c'est elle que j'ai appris à aimer pour son caractère impétueux et pourtant si doux.

Je n'ai pas l'intention de décrire l'histoire, ce serait trop dommage, ce serait vous dévoiler quelque chose que vous devez découvrir par vous même. Mais je vous conseille d'aller lire les citations que j'ai fait de Dons, ce sont des petits morceaux d'un tout qui, j'espère, vont réveiller en vous une furieuse envie de lire et de découvrir.

Plongez donc dans ce monde !

Un coup de coeur, donc. J'entame immédiatement le second tome.
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