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Critique de olivierverstraeteRCV99FM



On le voit avec l'actualité écologique : le mythe de la ressource inépuisable est révolu. Il n'y a plus un droit de tirage illimité sur les ressources énergétiques issues, de milliers, de millions d'années pour être ce qu'elles sont aujourd'hui. Alors, plutôt que de réduire cette consommation irrationnelle qui pousse à toujours plus, on cherche à trouver de nouvelles ressources ou de nouvelles techniques d'extractions toujours plus destructrices de l'écosystème avoisinant. Nous ne sommes pas loin de projets d'explorations extraterrestres pour assouvir cette soif d'énergie. Et la réalité rattrape la fiction dans "le nom du monde est forêt", roman écrit par Ursula K le Guin paru avec le dit d'Aka dans un nouveau recueil aux éditions Robert Laffont dans la collection "ailleurs & demain".

La planète Athshe et ses habitants, nommés les créates, vivait paisiblement avec ses terres couvertes de forêts et d'îles. Ils auraient pu poursuivre leur vie tranquillement s'ils n'avaient pas vu arriver les terriens débarquer pour se servir en bois. Plutôt que de négocier, ils vont oppresser, et tuer sous les yeux de Lyubov, observateur terrien, ethnologue de son état qui veut donner une autre image des terriens et offrir une alternative avec un dialogue qu'il instaure avec Selver, un asthéen représentant son peuple, vu comme un Dieu car il a pris le parti de s'opposer aux colons, bien loin de ses propres valeurs, de sa propre nature. Quelle va en être l'issue?

Doit-on présenter Ursula K le Guin? Cette autrice prolifique américaine a été moultes fois primée pour ses oeuvres , notamment par le prix Hugo. Et justement "le nom du monde est forêt" a reçu la célèbre distinction. Et c'est amplement mérité! Ce court roman, paru au début des années 70 est une attaque frontale du modèle colonialiste et de ses conséquences désastreuses. Elle montre par cette dystopie l'impact d'un colonisateur sur ces terres et peuples qui n'ont rien demandé à personne, juste à les laisser tranquilles. Dans cette nouvelle édition à la traduction revisitée, Robert Laffont remet en lumière ces deux courts romans, écrits à 30 ans d'intervalle, et qui font écho encore plus aujourd'hui. "le nom du monde est forêt" vous fera froid dans le dos quand vous imaginez l'horreur vécu par les asthéens sans légitimer quelconque forme de violence. Ursula K le Guin réussit brillamment à montrer toute la folie des êtres vivants face à la recherche de ressources.
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